mardi 31 mars 2009

"Romaine par moins 30" de Agnes Obadia


"Romaine par moins 30" raconte l'histoire de Romaine qui se fait emmener par son petit ami au Québec où il espère y construire une nouvelle vie. Toutefois dés l'atterrissage les inquiétudes de Romaine pousse son compagnon à mettre fin à leur relation laissant ainsi la pauvre Romaine seule en plein Montréal. Pour récupérer son billet et son passeport elle va devoir traverser le Québec et retrouvé son ancien compagnon dans le grand nord.

Voila comment commence le premier long-métrage d'Agnes Obadia. Avant de réaliser ce premier film la réalisatrice avait déjà utilisée le personnage de Romaine dans différents courts-métrages. Sans être totalement des suites directes cette ensemble de films permet surtout de créer l'idée du personnage de Romaine pour arriver au résultat de "Romaine par moins 30". Romaine est une personne assez perdue qui ne sait pas ce qu'elle veut à part tout et son contraire. Ainsi on a affaire à quelqu'un d'assez agaçant qu'on a du mal à plaindre malgré tout ce qui peut lui arriver. Durant son périple à travers le Québec les situations les plus folles vont lui arriver et c'est la que ça coince. En effet certaines situations poussant l'absurde trop loin ne font qu'arracher un maigre sourire de la bouche et bien que dans son ensemble le film soit assez sympathique on n'explose de rire à aucun moment du film. On peut le dire "Romaine par moins 30" correspond vraiment à la comédie romantique française de base sur le petit couple trentenaire. On est face à un réel divertissement qui remplirait à merveille la case de 20h50 le soir sur TF1.

Le film se démarque tout de même par une réalisation assez bien gérée. Les plans sur les espaces du grand nord canadien sont vraiment intéressant et on ressent un réel influence du cinéma américain. On a même le droit à une scène où une policière enceinte arrête Romaine accidenté sur une route de neige. Même si Agnes Obadia s'en défend, avec un personnage comme cela on ne peut penser qu'à "Fargo" des frères Coen mais attention la comparaison s'arrête là et il n'est pas question d'avoir ce genre de comique délirants ou tout part très loin mais de façon construite. On peut aussi se rassurer du fait qu'Agnes Obadia ne soit pas tombé dans le piège où elle aurait put réaliser "Bienvenue chez les ch'tis" au Québec. Forcément on rigole de l'accent et des expressions typiques de nos cousins nord-américains mais à aucun moment il est tenté d'en faire le sujet principal du film ou même d'établir des clichés ou des généralités.

Pour son premier film Agnes Obadia nous livre un produit ni bon, ni mauvais. "Romaine par moins 30" a même son petit côté divertissant mais cette comédie manque de saveur et de pertinence. Il y aura certes de bien plus mauvaise comédies françaises cette année, hélas il n'y aucun doute la dessus, mais "Romaine par moins 30" est un film qui reste dans la moyenne à presque tout les plans, le jeux des acteurs, le scénario, l'effet comique. Bref, ça n'a pas vraiment de goût comme ça on est sur d'aimer.

5/10

lundi 30 mars 2009

Southland Tales de Richard Kelly


Je vous avez déjà parlé de la sortie du DVD de "Southland Tales" cette semaine et il est temps maintenant de faire un bilan sur le produit finit. Ayant déjà parlé du parcours chaotique qu'a connut le film je ne vais pas me ré-intéressé à cela.

Synopsis:

Californie, 2008. Une attaque nucléaire a précipité l'Amérique dans la 3e Guerre Mondiale. Face à la pénurie de carburant, la compagnie US-IDent élabore un générateur d'énergie inépuisable, qui altère la réalité et va bouleverser les vies de l'acteur Boxer Santaros, de l'ex-star du X Krysta Now et des frères jumeaux Roland et Ronald Taverner, dont le destin se confond avec celui de l'Humanité toute entière...

Le film:
Richard Kelly nous avait déjà servit le cultissime "Donnie Darko" sur un plateau et voila que son second film est aussi culte, voir encore plus. Certes avec son échec critique et commercial "Southland Tales" a démarré sa carrière avec un certains handicap compromettant sa diffusion à grande échelle. Il faut toutefois rappeler que des film comme "Brazil", de Terry Gilliam, et "Blade Runner", de Ridley Scott, aujourd'hui culte, ont connut le même genre de déboires à leur sortie.
Quand on regarde "Southland Tales" la grande question que l'on se pose est : peut on aimer un film sans rien y comprendre? La réponse est oui, définitivement oui. N'espérez pas comprendre "Southland Tales" au premier visionnage. Il faudra au moins regarder le film deux ou trois fois avant de commencer à assimiler toute la complexité du scénario. C'est dans son ambiance que Richard Kelly donne toute la force de son film. Malgré un thème aussi grave que l'apocalypse "Southland Tales" est avant tout une comédie politique où l'on ressent les cicatrices du 11 septembre et toutes les conséquences politiques que cela a put donner aux États-unis. Le film se démarque surtout par son ambiance planante accentué par la musique de Moby qui trouve son paroxysme lors d'une scène finale sur le sublime morceau "Memory Gospel". Le paradoxe de "Southland Tales" réside dans cela. Malgré un scénario des plus complexe le film se déroule comme un ruisseau qui coule avec une fluidité impressionnante qui nous entraine comme dans un trip. On ressent également l'ambiance du Southland, Los-Angeles dans le discours des journalistes, comme si on y était et comme si on était inclut dans l'histoire.
L'aspect culte du film est dut également à ces acteurs, que certains qualifieront de "seconde zone". En effet le casting est digne d'une comédie pour ado basique mais ce sont de réelle performance auxquelles nous avons affaire. The rock, l'ancien catcheur, est impressionnant dans son rôle d'amnésique paumé et son charisme crée de nombreuses scènes comiques et répliques cultes ("Pimps don't commit suicide"). Sarah Michelle Gellar, l'ancienne tueuse de vampire, est parfaite dans la peau d'une ancienne actrice de X écervelé qui essaye de revenir au devant de la scène en animant un talk show d'actualité. Toutefois, c'est vers Sean William Scott, le Stiffler de "American Pie", que doivent se tourner tout les louanges. En effet, on peur réellement parler de rôle de composition et d'un réel contre-pieds face au reste de sa carrière. En incarnant les jumeaux Taverner à lui tout seul il se trouve au centre de l'histoire avec deux personnages plutôt émouvant tout aussi paumés que le monde qui les entoure. Le reste du casting est tout aussi étonnant comme si le fait d'être dans "Southland Tales" à donner aux acteurs les mêmes effets que la potion magique. On retrouve Justin Timberlake, Mandy Moore, Kevin Smith dans différents second rôle tout aussi délirant les uns que les autres.
"Southland Tales" est également une œuvre chargée en symbole, principalement religieux, ce qui en fait presque une mise à jour de la bible et de sa vision de l'apocalypse. Il faudra encore surement de nombreuses années de visionnages et d'analyse pour comprendre toute la signification du film mais le résultat est là. "Southland Tales" est tout simplement un petit bijoux que nous offre le cinéma indépendant américain et il est vraiment dommage que celui ci n'est pas put être diffusé au plus de gens possible.
En oscillant constamment entre comédie, science-fiction et film politique Richard Kelly montre qu'il est surement l'un des réalisateurs les plus prometteurs de sa génération et on ne peut être qu'impatient de voir ce que donnera son prochain film "The Box", tout en espérant que ce dernier ne suive pas le même chemin.
8/10

Contenu du DVD:
Quelle déception de voir un objet si peut travaillé pour un film de cette envergure. Alors que Wild Side avait annoncé que deux versions du film seraient disponibles, celle du festival de Cannes et celle diffusée en salle, seul la version d'exploitation est présentes. Aucune scène coupée n'est proposée en compensation, pas de making-off qui aurait put nous éclairer sur la conception du film et peut-être nous faire comprendre d'autres éléments et même pas la peine d'espérer trouver la BD qui faisait office de préquel au film avec l'achat de ce DVD. Seul une bande-annonce est proposée (sans compter toutes les bandes annonces commerciales intempestives pour les autres films Wild Side). On a aussi le droit à un entretient, pas si pertinent que ça, avec Richard Kelly suivit de la conférence de presse à Cannes avec tout le côté marketing que l'on reconnait à ce genre d'événement. Seul le commentaire audio du réalisateur sur son film se démarque et nous apprend réellement de nouveaux éléments. Pour espérer avoir plus de contenue il faut se tourner vers l'édition spécial fnac qui propose en plus un ridicule petit dossier de presse plus proche du catalogue qu'autre chose.
Pour les aspects plus techniques maintenant. Alors que j'essaye de regarder le film sur mon PC portable le CD refuse de se faire lire, j'essaye donc sur mon lecteur DVD même problème. C'est finalement ma Playstation qui me sauve la vie et m'évite de courir au service après-vente. Peut être qu'il est légitime de demander une liste des lecteurs compatible avec le DVD de la part de Wild Side même si je trouve ça plus que choquant car à partir du moment où l'on achète un DVD (ou CD) on a légalement le droit de le lire sur toute les plateformes conçut à cette usage.
Pour ce qui est des versions du films il y'a bien sur le traditionnelle choix VF ou VOST. La version VF est en dolby 5.1 et pour la VOST on a le choix entre le DTS 5.1 ou le dolby 2.0 . En toute logique je lance le film en VOST et je choisit le DTS 5.1. Surprise sur cette version je n'ai pas les sous-titres. Je change de version et je met la dolby 2.0. Surprise c'est la version française qui est diffusé. Énervé je remet la version DTS 5.1 et la miracle les sous-titres apparaissent et les gens parlent dans la bonne langue. Un petit contretemps pas bien grave mais particulièrement énervant.
Bref le DVD se rattrape un peu grâce à la beauté de ces menus en accord avec l'ambiance du film mais on aurait tout de même put espérer un plus bel objet.

4/10





Découvrez Moby!

vendredi 27 mars 2009

"Zack and Miri make a porno" de Kevin Smith


Zack et Miri, deux jeunes adultes à l'amitié platonique décident de solliciter l'aide de quelques unes de leurs connaissances pour réaliser un film ponographique amateur, et empocher une certaine somme d'argent. Zack et Miri vont peu à peu se rendre compte que les sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre sont peut être plus profonds qu'ils ne l'imaginaient...

Voici le grand retour d'un maitre de la comédie US, j'ai nommé le grand Kevin Smith. Dans la seconde moitié des années 90 et le début des années 2000 c'est lui qui nous faisait mourir de rire avec "Clerks" (1 et 2), "Dogma", "Jay et Silent Bob contre-attaque"... Mais depuis 2006 il s'en ai passé des choses dans le paysage comique américain. Judd Apatow est arrivé avec toute sa bande pour complètement bouleversé la comédie US, les rois comiques des années 90 ont étés détronés (Mike Myers, les fréres Farelly...) et l'espoir est mis sur de nombreuses nouvelles têtes (Seth Rogen, Micheal Cera, Jonah Hill, Bill Hader...). Avec toute ces nouvelles données il était légitime de se démander si Kevin Smith était encore au top niveau comédie ou si comme nombreux de ses collègues le passage aux années 2000 a été fatale.
En voyant "Zack and Miri make a porno" on ne peut dire que oui. Oui, oui, oui Kevin Smith est toujours au top et le plus fou c'est que on voit réellement un film de Kevin Smith égale à lui même qui n'essaye pas de s'adapter aux nouveaux canons du genre. Je pousserais même le raisonnement jusqu'à me demander si Kevin Smith n'est pas en quelque sorte celui qui a permis à l'humour Apatow des années 2000 de s'installer. En tout cas on retrouve à peu prés les mêmes choses : un humour bien gras qui fait mouche, des dialogues excellent, le film bourré de références populaires et une forte tendance à la culture geek.
Tout en restant égal à lui même Kevin Smith fait tout de même en sorte de s'adapter au nouveau monde qui l'entoure. On retrouve bien sur ses acteurs fétiches, Jason Mewes (le fameux Jay) et Jeff Anderson (l'employé du vidéo-club de Clerks), mais on retrouve surtout les nouvelles têtes de la comédie US avec Seth Rogen, Elizabeth Banks ou Craig Robinson qui ont tous tourné dans au moins une production Apatow.
Kevin Smith arrive toujours à allier gros délire et réflexion. Comme il l'avait fait dans les "Clerks", sur le sens de la vie et les choix que l'on fait, ou dans "Dogma", sur la religion, un réel discours est installé dans "Zack and Miri make a porno". Un discours peut être contestable qui affirme que l'amitié entre les deux sexes n'est pas possible et que cela finira forcément par une histoire de cul mais un discours qui se tient quand même et qui est bien mené.
Quand on voit le synopsis du film on sait très bien comment celui-ci va finir donc il n'y a pas vraiment de grosse surprise à l'arrivée. Malgré quelques moment cucu la praline sur la fin où le gros délire du tournage porno est un peu laissé à l'écart "Zack and Miri make a porno" reste une trés bonne comédie US dans la lignée de ce qu'avait déjà put nous proposer Mr. Smith qui nous montre que malgré sa dernière petite absence des écrans de sa part on n'est pas prêt d'arréter d'entendre parler de lui.
En tout cas pour profiter de "Zack and Miri make a porno" vous allez devoir sacrément patienter car le film n'a toujours pas de sortie prévu en France. Si vraiment vous ne pouvez pas attendre il y a toujours d'autres moyens plus ou moins légaux (ça leur apprendra à ces ******** de distributeurs et de producteurs de nous faire poireauter)

7/10

jeudi 26 mars 2009

La fête du cinéma 2009 durera 7 jours

(info via allociné )
Pour son 25ème anniversaire, la Fête du Cinéma 2009 durera non pas 3 mais 7 jours, du samedi 27 juin au vendredi 3 juillet. Cet allongement de la durée de la manifestation s'accompagne d'une augmentation des prix, la place passant de 2 à 3 euros.L'information a été confirmée par Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), la Fête du Cinéma 2009 durera 7 jours, et non plus 3 jours comme par le passé. La manifestation, qui fête cette année sa 25ème édition, sera organisée du samedi 27 juin au vendredi 3 juillet dans tous les cinémas français. Cet allongement de la durée s'accompagne d'une augmentation des prix, la place passant de 2 à 3 euros. Pour le reste, les modalités restent inchangées. Pour bénéficier de l'offre, le spectateur devra présenter un Pass, qui lui sera remis lors de l'achat d'une première place plein tarif.

En voilà un beau de cadeau empoisonné. Je me souviens encore du temps où j'avais entre 10 et 12 ans. J'économisais tout le mois de juin pour avoir les 50francs pour me payer ma première place et après je ne payait plus que 10francs. 2002 arrive et voila l'euro. La fête du cinéma arrive encore en juin et là on est honnête avec nous, les directeurs de cinémas ont appris à bien convertir les francs en euros et la première place est à 7,50€ et la seconde à 1,50€. Mais bon pensons un peu à ces pauvres caissier qui doivent manipuler pleins de petite pièces. Pas grave les directeurs de cinéma par le biais de la FNCF trouvent la solution. Une place tarif plein à 8€ donne droit aux places à 2€. 2€ qu'est ce que c'est pour voir un film? Juste une augmentation de 50 cents c'est rien du tout. N'empêche que d'une place à 10francs on est arrivé à un places à 13francs environ. Voila maintenant qu'on sabote un grand rendez-vous du cinéma français depuis 25 ans. Tout d'abord le prix de la place, 3€=19,6francs, devient particulièrement excessif. En sachant que la place de cinéma moyenne en France coûte 5,60€ quel est l'intérêt de faire un événement comme cela si il n'y a même pas 50% de réduction?
Même dans les multiplexes où la place est à 8 voir 9€ que est l'intérêt de devoir rallonger encore toute cette argent. Car il faut aussi avouer que sauf exception la fête du cinéma est la période où sortent les nombreuses daubes de l'été qu'on n'oserait pas aller voir sans cela.
De plus une semaine de fête de cinéma. Qu'est ce que c'est que ce délire? La fête du cinéma le principe c'est que pendant un week-end on se gave la tête de film parce que ça ne coûte que 1,50€ ou 2€ (et pas 3€) et surtout parce que ca dure que un week-end. Ce qui va se passer c'est que comme ca durera une semaine et que c'est plus chère les spectateur viseront les films qu'ils voudront aller voir car il ne pourront pas s'amuser à faire ça toute la semaine autant au niveau du temps que du porte-monnaie. Le plaisir de choisir un film au hasard, ou passera ce plaisir quand on sait toute les nouvelles contraintes?
Personnellement je trouve qu'en période de crise où l'accès à la culture et aux loisirs est de plus en plus compliqués ce nouveau dispositif est presque insultant pour les spectateurs. De plus là où il y'a un réel problème c'est qu'en ce moment l'exploitation cinématographique en France n'est pas à plaindre. En effet paradoxalement les effets de la crise font du bien aux salles obscures. Après une année 2008 fructueuse grâce, entre autre, à "bienvenue chez les ch'tis" l'année 2009 s'annonce très bonne avec déjà 15 000 000 de spectateurs en janvier et la tendance se confirme.
Alors aidez-moi à répondre à ce problème. Pourquoi ce nouveaux dispositif? Il y'a plus de gens qui viennent au cinéma que les années précédentes donc il n'y a pas de manque à gagner à compenser. Si la fête du cinéma dure plus longtemps ça veut dire que plus de place seront acheté que d'habitude, donc plus d'argent dans les caisses, donc même conclusion, il n'y a aucun manque à gagner à compenser.
La réponse est tout simplement qu'on a encore confondu culture/loisir (pour moi les deux vont ensemble) et industrie. On prend encore le spectateur (ou ici plutôt le consommateur) pour une vache à lait qu'on abreuve de daube et qu'on fait constamment revenir pour qu'il crache encore son argent. Alors j'ai une pensée pour conclure tout cela:
Messieurs, dames du FNCF.
Ne venait pas pleurer lorsque les gens ne viennent plus dans vos salles et qu'ils téléchargent. Vos multiplexes au tarifs exorbitant survivront tout de même et ce n'est pas pour autant que vous aiderez plus les vrais salles de cinéma de proximités dont vous êtes aussi responsables. Le jour au vous comprendrez que ce n'est pas un produit que vous vendez à des clients mais du rêve et du voyage à vos spectateur alors peut-être qu'on pourra enfin se comprendre. En attendant la fête du cinéma se fera cette année sans moi et se sera une première depuis 10 ans.

Duplicity de Tom Gilroy


Prenons Tony Gilroy, scénariste de la trilogie "Jason Bourne" et réalisateur de "Micheal Clayton", Clive Owen et Julia Roberts, mélangeons tout ça et nous obtenons "Duplicity". Claire et Ray sont respectivement ex-agent de la CIA et du MI-6 reconvertis dans l'espionnage industriel pour des entreprises cosmétiques. Ces deux là s'étaient déjà rencontrés cinq ans auparavant lors d'une mission et aujourd'hui ils se retrouvent à nouveaux en travaillant tout les deux pour la même entreprise. Mais est ce vraiment un hasard qu'ils aient tout d'un coup le même patron et ne sont-ils pas plus que de simples collègues?
"Duplicity" est un espèce de "Mr et Mme Smith" à la sauce espionnage industriel en moins délirant. Le film entier repose sur les épaules de son duo d'acteur qui tente tant bien que mal de donner un intérêt à ce film. Toutefois on voit plus Clive Owen et Julia Roberts que leurs personnages. En effet il est toujours dure de se détacher de l'image médiatique que nous avons des acteurs mais dans "Duplicity" aucun membre du casting ne nous y aide. Clive Owen fait du Clive Owen, avec son côté mâle sûre de lui gonflé au testostérone, et Julia Roberts est toujours Julia Roberts, avec un rôle de femme un peu manipulatrice et également sûre d'elle même. De plus le même duo d'acteur était déjà réunit dans "Closer" de Mick Nichols ce qui nous aide encore moins à nous détacher de l'image que nous avons d'eux.
Le film se construit tout autour de l'histoire de ce couple d'espion essayant de concilier leur profession et leurs envies personnelles. A de nombreuses reprises Tony Gilroy s'amuse avec des flashs-backs pour nous raconter l'histoire de ce couple en parallèle avec la mission qu'il réalise. Au lieu de nous attacher au couple et à son histoire par ce procédé Tony Gilroy ne fait que nous détacher du film et de son déroulement. En effet après chaque flash-back il faut au moins quelques bonne minutes pour comprendre à quel moment nous sommes et se souvenir à quoi cela correspond dans l'histoire avant que ces flashs-backs intempestifs ne soit venues nous gêner. Ainsi tout au long du film le spectateur se perd à chacune de ces séquences et l'histoire installée entre les deux espions est des plus bancales et se démarque par un manque flagrant d'originalité. Toute leur vie de couple se résume à savoir si l'un manipule l'autre à des fins professionnel et pour installer un semblant de discours et de pensé Gilroy essaye d'étendre cette paranoïa à l'ensemble des couples sur cette planète. On arrive presque au niveau de la psychologie de cuisine frôlant avec la démagogie.
Il est également difficile de regarder "Duplicity" du bon œil. En effet, on ne sait pas trop si c'est une comédie ou un film d'espionnage. Comédie car à de nombreuses reprises on comprend que Gilroy essaye de nous faire rire mais en vain. Presque chaque vanne du film est suivit d'un long silence dans la salle. Cela se traduit essentiellement par le personnage joué par Paul Giamatti qui doit représenter un patron quelque peu exubérant et qui devrait nous faire rire. Tout au long du film ce personnage et de plus en plus insupportable par son attitude et son manque de charisme. De nombreuses situations laissent à croire qu'il faut rigoler mais c'est joué avec tellement peu de décalage qu'on ne sait pas trop et finalement on se demande si ce n'est pas tout simplement le scénario qui n'est pas un peu ridicule. En tout cas ce qui est sûre c'est qu'à aucun moment le rythme des films d'espionnages, caractérisé par un suspense plus que présent nous accrochant jusqu'au bout, ne se met en place dans "Duplicity"
"Duplicity" se conclut sur une espèce de fin ou l'on répond à l'accroche du film,"qui manipule qui?", pour dire que tout le monde manipule tout le monde dans l'espionnage et faire un espèce de procès "tout le monde vs. tout le monde". Il a fallut deux longues heures pour arriver à cette conclusion qui ne fait que défoncer les portes déjà ouvertes et que l'on à tous devinés. Après un "Micheal Clayton", également sur l'espionnage industrielle, qui n'a pas non plus fait l'unanimité Tony Gilroy devrait laisser tomber la caméra et reprendre du papier et un stylo pour récupérer la place qui est la sienne, celle de scénariste.

4/10

Critique également disponible sur le quotidien du cinéma

mardi 24 mars 2009

SKIP THE USE


J'étends un peu mon marché en parlant un peu de musique.
C'est tout nouveau, c'est tout frais. Voici le trailer de SKIP THE USE qui ne cesse de retarder la sortie de son premier album, cette fois on nous annonce automne 2009 alors qu'il était prévu pour mars, mais en voyant ces images, et surtout en entendant le son, l’attente vaut sûrement le coup.

Pour voir le teaser c’est à cette adresse:http://www.vimeo.com/3786715

Petite présentation rapide du groupe :

Après avoir joués dans le groupe Carving (groupe skate-punk) qui au bout de 10 ans d'activité n'avait plus qu'un seul membre d'origine ces cinq loubards ont pris une orientation musicale différente portant plus sur une musique plus mainstream. Skip The Use c'est un mélange de post-punk, de disco et de rock. Certe en ce moment avec le renouveau de l'indie ce n'est pas trés originale de taper dans ce genre de musique mais Skip The Use trouve quand même son identité et se démarque d'autres groupes. L'énergie punk de Carving est conservé, et cela se confirme sur scéne, et on retrouve encore quelques envolés ska. De plus ils sont lillois, soyons chauvain ça ne fait pas de mal.

Aprés avoir fait essentiellement de le scéne, leur terrain de prédilection, et de nombreuses avant première (Trust, Rage against the machine, Beat assaillant) on attend avec impatience de voir le résultat studio de tout cela pour voir si leur galette est aussi puissante que leur live et vérifier qu'il ne se sont pas trompés en prenant cette direction artistiques. Mais bon pour l'instant on est assez confiant.

Pour les fans de : Carving, Bloc Party, Blondie, The Hives, Blur




vendredi 20 mars 2009

Top 5 : Teen movies

Alors que le très bon "Une nuit à New-York" vient de sortir sur nos écrans faisons un petit récapitulatif de ce qui se fait de mieux comme Teen Movies

1- Supergrave de Greg Mottola

Evan et Seth sont deux amis pas très futés qui ne peuvent pas se passer l'un de l'autre. Pourtant, il va bien falloir qu'ils apprennent, parce que cette année, ils sont inscrits dans deux universités différentes !
Evan est craquant, plutôt intelligent et constamment terrifié par la vie - et les filles en particulier. De son côté, Seth parle trop, ne tient pas en place et s'intéresse vraiment beaucoup à tous les aspects de la reproduction humaine...
Pour ces deux-là, il est temps d'affronter l'existence, les filles et leur destin, mais pour cela, ils doivent d'abord survivre à cette nuit fatidique, leur première nuit, celle qui vous excite, vous terrifie et dont vous vous souviendrez toute votre vie !



2- Une nuit à New York de Peter Sollet

Nick, qui est membre d'un obscur groupe de rock indépendant, vient de vivre une rupture difficile. De son côté, Norah a du mal à donner un sens à sa vie et à sa relation épisodique avec un musicien trop égoïste.
Les deux jeunes gens n'ont rien en commun, sauf leurs goûts musicaux. Leur rencontre fortuite va les entraîner toute une nuit à New-York vers le lieu mystérieux où doit se produire leur groupe préféré. Au cours de cette nuit de surprises et d'aventures, ils vont découvrir qu'ils ont peut-être plus en commun que leur seul amour de la musique...





3- Juno de Jason Reitman

Juno McGuff, 16 ans, est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Alors que la plupart de ses copines de lycée passent leur temps sur Internet ou au centre commercial, Juno ne fait rien comme les autres. C'est ainsi qu'un jour où elle s'ennuie, elle couche avec Bleeker, garçon aussi charmant que peu prétentieux.

Mais quand elle tombe enceinte accidentellement, elle décide de trouver le couple de parents adoptifs idéal qui pourra s'occuper de son bébé. Avec l'aide de sa meilleure amie Leah, elle repère dans les petites annonces du jour

nal local Mark et Vanessa Loring qui rêvent d'adopter leur premier enfant. Soutenue par sa famille, Juno fait la connaissance des Loring. Tandis que le terme de sa grossesse approche, Juno va devoir faire preuve de maturité et de courage...



4- The Girl Next Door de Luke Greenfield

Matthew, 18 ans, est un étudiant modèle qui n'a jamais vraiment vécu sa vie, jusqu'au jour où il tombe sur sa nouvelle voisine, la magnifique et apparemment innocente Danielle. Quand Matthew découvre que cette voisine idéale est une ex-star de films X, il va commencer à perdre le contrôle de sa paisible existence...







5- 100 Girls de Micheal Davids (II)

Matthew, un étudiant, rencontre la fille de ses rêves dans un ascenseur. Seul problème, une coupure d'électricité les plonge dans le noir avant qu'il ait pu découvrir son visage.

De discussions passionnées en confidences intimes, ils passent une nuit torride ensemble... Au petit matin, l'ascenseur s'est remis en marche et la mystérieuse inconnue a disparu, laissant derrière elle pour seul indice... sa petite culotte !
Sur les conseils experts de Rod, son colocataire obsédé par les jeux vidéo et les films pornographiques, Matthew décide alors de partir à la recherche de sa Cendrillon. Petit hic : l'accès à la résidence des filles est formellement interdit aux garçons...

UNE NUIT A NEW YORK de Peter Sollet


Mais que s'est il passé depuis la fin des années‭ ‬1990‭? ‬A cette époque quand on allait voir un teen movie ce qu'on voyait c'était de l'adolescence à l'état pur baignée dans un cocktail d'hormones où ces débiles de pré-pubère n'avait qu'un idée en tête,‭ ‬se faire dépuceler avant leur bal de promo en s'entrainant d'abord dans une tarte aux pommes.‭ ‬On peut dire qu'aujourd'hui de l'eau a coulé sous les ponts.‭ ‬Est ce que les ados se sont enfin achetés un cerveaux ou est ce que les scénaristes ont enfin compris que l'adolescence n'était pas juste une période de débilité passagère‭? ‬Peut être que les deux réponses sont vrais mais on penchera plutôt pour la deuxième solution.‭ ‬Depuis l'excellent Juno on voit autre chose que des pom-pom girls ignare à l'écran et c'est tant mieux.‭ ‬Et oui les ados aussi se pose des questions existentielles,‭ ‬eux aussi font face à des événements douloureux et ont de réel problème dans la vie alors trêve de plaisanteries faisons enfin des teen-movies à l'images des ados d'aujourd'hui et pas à celle fantasmé par les parents sur leurs pauvres bambins dépravés.
Tout ça pour dire que‭ "‬Une nuit à New-York‭" ("‬Nick and Norah's Infinite Playlist‭ " ‬en anglais c'est tellement plus beau‭) ‬fait partie de ce renouvellement du teen-movie à côté d'autres films comme Juno et Supergrave.‭ ‬La recette est un peu toujours la même:‭ ‬la même bande d'acteur est présente dans les films que ce soit de façon flagrante ou par de simple caméo,‭ ‬une bande son essentiellement fait de rock indé,‭ ‬et ici la bande son est extrêmement importante,‭ ‬et une formatage de l'image toujours pareil,‭ ‬le vice est poussé jusqu'à copier le générique de début de Juno.‭ ‬Ceci dit malgré toutes ces ressemblances‭ "‬Une nuit à New-York‭" ‬arrive tout de même à se détacher de ses prédécesseurs et à développer sa propre identité.
Le film démarre sur Nick,‭ ‬joué par Micheal Cerra fidèle à lui même,‭ ‬déprimé par sa rupture amoureuse.‭ ‬Sa bande d'amis gays arrive pour le sortir de chez lui et suivre la trace d'un concert secret sur New-York.‭ ‬Au court de leur périple Nick rencontre Norah son‭ "‬âme sœur musicale‭"‬,‭ ‬joué par la jeune et sublime Kat Dennings.‭ ‬S'en suit une longue nuit de déambulation à travers New-York à la recherche du fameux concert.‭ ‬Sur ce scénario assez basique Peter Sollett réalise une comédie romantique fraiche et sympathique dans laquelle tout les ados auront peu de mal à s'y retrouver.‭ ‬En effet,‭ ‬en voyant les péripéties de nos protagonistes on ne peut que se rappeler de scènes que nous avons tous vécus:‭ ‬l'errance dans la ville tout une nuit,‭ ‬les plans foireux qui s'enchainent,‭ ‬les amis saoul à surveiller,‭ ‬les nouvelles rencontres qui peuvent nous changer complètement.‭ ‬Bien sur dans tout les films du genres certaines pulsions pipi-caca-vomi refoulées refont surface et‭ "‬Une nuit à New-York‭" ‬n'échappe pas à la règle mais cela n'affaiblit pas le film.‭ ‬Seules quelques scènes moins pertinentes en résultent mais elles restent tout de même plaisantes.
‭"‬Une nuit à New-York‭" ‬s'inscrit donc pleinement dans ce renouvellement des teen-movies qui se fait de façon intelligente et s'intéresse à de vrais questions.‭ ‬Le film est sincère,‭ ‬touchant et nous fait vivre un vrai moment de cinéma ou les plus jeunes rigoleront en voyant leur propre reflet à l'écran et les moins jeunes regarderont cela avec nostalgie en ne souhaitant qu'un chose:‭ ‬pouvoir revivre ce genre de situation.

7,5/10

Critique également disponible sur le quotidien du cinéma

lundi 16 mars 2009

Soirée cinéma "Nouvelles rencontres, nouveaux départ" avec TWO LOVERS et THE VISITOR

Je vous invite tous à la soirée organisée par l’asso dans laquelle je travail, la commission ciné-jeune de Villeneuve d’ascq.



19h30
THE VISITOR
Réalisé par: Tom McCarthy. Avec: Richard Jenkins, Hiam Abbas
USA- 2009- 1h45 - VOSTF
synopsis:
Professeur
d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la
soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une
vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en
apprenant le piano, mais sans grand succès...Lorsque l'Université
l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate
qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède
là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine
syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part
ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser
les deux jeunes gens habiter avec lui.Touché par sa gentillesse, Tarek,
musicien doué, insiste pour lui apprendre à jouer du djembe. Peu à peu,
Walter retrouve une certaine joie de vivre et découvre le milieu des
clubs de jazz et des passionnés de percussions. Tandis que les deux
hommes deviennent amis, les différences d'âge, de culture et de
caractère s'estompent.Mais lorsque Tarek, immigré clandestin, est
arrêté par la police dans le métro, puis menacé d'expulsion, Walter n'a
d'autre choix que de tout mettre en oeuvre pour venir en aide à son
ami...

- pause avec pot offert aux spectateurs -


21h45
TWO LOVERS
Réalisé par: James Gray. Avec: Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Isabella Rosselini
USA- 2008 - 1h50- VOSTF
synopsis:
New York. Leonard hésite entre suivre son destin et épouser
Sandra,la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et
écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et
volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et
l'instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix...

Tarif : 5€ la soirée ou 3,70€ le film

Date :samedi 21 mars 2009

Heure :19:30 - 23:40

Lieu :Cinéma Le Méliès

Adresse :Rue Traversière Villeneuve d’ascq

Téléphone :0320438074

mercredi 11 mars 2009

Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga


Une caravane explose en plein milieu du désert. On la voit brûler pendant un moment et soudainement on est projeté dans une chambre dont les fenêtres sont balayées par la pluie et un couple se lève du lit. Voila comment démarre le premier film de Guillermo Arriaga qui avait déjà signé les scenarii de "Babel", "21 Grammes" et "3 enterrements". Pour son premier film "Loin de la terre brûlés" le réalisateur garde encore son rôle de scénariste et ça se voit. En effet, "Loin de la terre brûlée" est encore un de ces films qui s'attachent à plusieurs histoires à priori séparées mais qui en réalité sont toutes imbriquées l'une dans l'autre.
Durant la première moitié du film la formule convint et on ne peut s'empêcher de se demander ce qui peut bien relier l'histoire d'un adultère prenant fin dans les cendres d'une caravane, l'histoire d'amour qui s'installe entre une jeune américaine (presque redneck) et un jeune immigré mexicain et l'histoire d'une jeune femme apparemment déprimée qui semble bien facile à conquérir. Cette intrigue nous tient vraiment en haleine pendant les premières 45 minutes mais hélas passé ce délais le film se révèle totalement et le dénouement qui nous donne le lien entre toutes ces histoires se fait à ce moment au lieu de se faire au bout d'une heure et demi. Une fois que la principale question du film est résolut même les intrigues propres à chaque parties narratives deviennent prévisibles et quand on voit que les hypothèses que nous avons faites s'avèrent vrais on n'est même pas étonné.
Toutefois malgré ce manque de surprise le film est quand même accrochant car avec sa narration se déroulant sur différentes époques on a quand même envie de savoir quelles sont les conséquences des actions qu'on a vu dans une intrigue ou inversement qu'est ce qui a put être à l'origine des comportements que l'on voit à l'écran.
Le film est également soutenue par de très bon acteur mais surtout des actrices dont une Charlize Theron sublime, une Kim Bassinger un peu vieillit mais qui assure toujours et finalement la jeune Jennifer Lawrence époustouflante. Ces trois actrices font réellement le vrai propos du film qui est avant tout un film sur les femmes et la pression que celles ci peuvent recevoir dans nos sociétés.
Avec loin de la terre brûlée Guillermo Arriaga réussit son passage du papier à l'écran car il fait également preuve d'une bonne maîtrise de la caméra et nous offre de très beau plan. Même si on sent que le filon des films à narration éclaté commence à s'épuiser, et ici ce genre ne sert pas tellement que ça l'histoire, "Loin de la terre brûlée" est quand même un moment agréable pendant lequel on ne s'ennuie pas mais à la sortie de la salle on a une petite impression de déjà vu et de manque de surprise.

7/10

mardi 10 mars 2009

Southland Tales de Richard Kelly le 24 mars en dvd


Ça y est il est arrivé, on l'a enfin, on peut mourir après en avoir profité, après tout vous semblera plus fade. Je ne parle pas du beaujolais nouveau ni de la nouvelle drogue à la mode dans les rues (quoi que??) mais juste du dernier film de Richard Kelly qui nous avait déjà mis notre claque avec DONNIE DARKO. Ça y est SOUTHLAND TALES arrive enfin en France. Le seul regret est que sce sera uniquement en DVD à cause des différentes performances financières.
En effet on peut dire que ce film a eu un parcours chaotique. Tout d'abord présenté au festival de Cannes en 2006 celui-ci a reçu un accueil plus que mitigé des critiques à un tel point que Sony, distributeur du film, à demander à Richard Kelly de refaire son montage. Finalement le film sort en 2007 aux Etats-unis mais avec une très faible diffusions, dans uniquement 63 salles à travers tout le pays. Sur les 15 000 000 $ qu'a coûté le film seul 356,408$ seront récupérés et au passage le film subit un lynchage médiatique de la part de la critique américaine à cause d'un scénario incompréhensible.
Après tout cela il est décidé que le film ne sera pas distribué en France. Le seul moyen pour nous de le voir est de passer soit par des sites d'achats aux États-unis ou des moyens moins légales.
Par l'un de ces deux moyens (je ne dirais pas lequel) j'ai pu me le procurer et contempler ce film qui n'est rien d'autre qu'un concentré de film culte naviguant entre de nombreux style différents avec des acteurs qui d'habitude assez médiocre nous montre réellement pourquoi on peut les appeler "acteur".
Je ne m'étale pas trop sur le film de toute façon la critique viendra en temps et en heure. En tout le 24 mars courez chez votre magasins de DVD préféré et achetez tous SOUTHLAND TALES.

Plus d'info sur le film ici
Bande Annonce du Dvd ici

Ps: Un grand merci à ce magnifique éditeur de DVD qu'est Wild Side pour nous pondre cela. Vous êtes vraiment trop bon on ne le mérite pas.

vendredi 6 mars 2009

Powder Blue de Timothy Linh Bui

L'histoire de quatre personnages éclectiques, un entrepreneur de pompes funèbres, un ancien prisonnier, un ancien prêtre suicidaire et une strip- teaseuse, tous rassemblés la veille de Noël, par un curieux mélange de circonstances.



En voyant les premières images on se dit que ça va faire très mal. J'espère juste que ce n'est pas une bande annonce à la "The wrestler" qui à elle seul vous fout une claque mais quand on voit le résultat final on peut être déçu.
Le synopsis fait énormément pensé à l'excellent "Collision" de Paul Haggis et tout cela est soutenu par un sacré casting. Tout d'abord Patrick Swayze, qui signera surement l'une de ces dernières apparition après qu'on lui ai diagnostiqué un cancer du pancréas mortelle en mars dernier, Jessica Biel, Ray Liotta, Lisa Kudrow et Forest Withaker.

La date de sortie française n'a pas encore été annoncée mais j'espère vraiment pouvoir voir ce film sur nos écrans.

Pour ceux que ça intéresse la musique de la bande annonce s'appelle "Dripping Whispers" du groupe The Soul's Release

Harvey Milk de Gus Van Sant


Après quatre films lorgnant presque vers le cinéma expérimental et beaucoup plus intimiste ("Gerry", "Elephant", "Last Days" et "Paranoïd Park") Gus Van Sant revient vers un cinéma beaucoup plus mainstream et donc grand public. On n'aurait pas pu penser à un meilleur réalisateur pour raconter la vie de Harvey Milk, premier homme ouvertement homosexuel ayant été élu à une fonction politique importante aux Etats-unis. En effet, au long de sa carrière, Gus Van Sant, qui ne cache pas non plus son homosexualité, a, plus d'une fois, abordé le sujet que se soit dans son premier film, "Mala Noche", dans "My Own Private Idaho" en passant par "Elephant" où, au détour d'une scène, le réalisateur évoque une hypothétique relation entre les deux tueurs. Le film commence directement par l'annonce de l'assassinat de Milk pour ensuite retrouver ce personnage enregistrant ses "dernières paroles" sur bande audio. Tout le récit sera construit sur cette voix qui développe la trame comme si Harvey Milk était lui même revenu pour aider Gus Van Sant à réaliser ce film.

Avant d'être l'histoire d'un homme "Harvey Milk" est surtout l'histoire du combat d'une communauté qui, à travers le personnage interprété avec brio par Sean Penn, a trouvé un leader et une voix par laquelle elle peut se faire entendre. C'est peut-être cet aspect qui donne à "Harvey Milk" ce côté trop didactique. En effet, au début du film, l'intérêt est porté sur Harvey Milk, et son compagnon Scott Smith, et une réelle relation est installée à l'écran par de magnifiques scènes, mais, dès que l'on commence à s'attaquer à l'engagement de Milk, le film devient une sorte d'énumération des faits d'armes de ce dernier.

"Harvey Milk" devient alors un film qui s'intéresse plus à l'aspect politique du personnage qu'à son évolution personnelle ou psychologique. A cause de cela, on a du mal à s'attacher aux personnages, et lorsque Milk entame une nouvelle relation avec son dernier compagnon, Jack Lira, on ne ressent aucune sympathie ou émotion pour ce couple même dans les moments les plus tragiques. De plus, pour nous, public francais, qui avons un systéme politique bien différent de celui des Etats-unis, certaines discussion et certains enjeux, en apparence importants, sont assez incompréhensibles ce qui ne nous ne permet pas de saisir pleinement le climat de stress et d'inquiétude que pouvait vivre Harvey Milk. Ce manque de ressenti tout au long du film va toutefois être relativisé par la fin du film où, avec la même méthode que dans "Elephant", Gus Van Sant va réellement installer un climat de tension jusqu'au moment fatidique. Le film s'achève également sur une scéne émouvante ou, après l'assassinat de Milk, des milliers de d'habitants de San Fransisco défilent dans la rue pour lui rendre hommage.

Même si l'impact émotionnel n'est pas toujours au rendez-vous Gus Van Sant arrive à quand même captiver ses spectateurs d'une autre manière. Tel un professeur d'Histoire face à un amphithêatre d'université bondé, le réalisateur nous décrit parfaitement l'ambiance qui pouvait régner dans les années 70. Les nombreuses scénes d'époque, et surtout de manifestations, sont réellement bluffantes et crédibles, et on aurait presque envie d'y participer. Cette ambiance particulièrement réussie existe grâce à l'utilisation de nombreuses images d'archives. L'appel aux services de Cleve Jones, ancien proche de Milk, en tant que consultant historique, ainsi que d'exceptionnelles reconstitutions autant dans les décors, avec une utilisation des lieux d'origines, que dans le casting, contribuent à cette fidélité historique.

En effet, le casting ressemble presque à un jeux des sosies où Gus Van Sant s'est amusé à chercher qui, aujourd'hui, dans les nouveaux acteurs, ressemblent aux personnages de l'époque. On s'aperçoit que tout une nouvelle génération d'acteurs, qui ont aujourd'hui entre 20 et 30 ans, sont prêt prendre possession des écrans. A côté d'eux, tout comme son personnage se l'entend dire, Sean Penn ressemble à un vétéran. Parmis tout ces noms à retenir il y a bien sûr James Franco, déjà vu dans "Spider-man", Emile Hirsh, qui retrouve ici Sean Penn qui l'avait dirigé pour "Into the Wild", ainsi que, dans une moindre mesure, Lucas Grabeel, particulièrement étonnant alors qu'on ne lui connaissait que sa présence au casting de "High School Musical". D'un tout autre âge, on peut aussi féliciter la prestation de Josh Brolin, qui, depuis "No Country For Old Men", "American Gangster", et son impressionante métamorphose en George W. Bush dans "W." d'Oliver Stone, montre qu'il est un acteur trop longtemps sous-estimé et sous exploité.

Finalement "Harvey Milk" est avant tout une oeuvre politique, sûrement la plus politique que n'ai jamais réalisée Gus Van Sant. Malgré son côté un peu trop didactique et pas assez personnel, le film fait passer son message de tolérance envers la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi et transexuelles) et qui doit s'étendre à toutes les autres formes de discriminations, comme le dit Harvey Milk. Avec "Harvey Milk", on est aussi heureux de constater que Gus Van Sant sait encore réaliser des films intéressants et grand public que l'on arrive à regarder du début à la fin, ce qui était particulièrement difficile avec ses deux derniers opus : "Last Days" et "Paranoïd Park".

Note 6,5/10


Critique également disponible sur: http://www.lequotidienducinema.com

jeudi 5 mars 2009

Gran Torino de Clint Eastwood


Voilà à peine trois mois que Clint Eastwood nous avait déjà émus avec « L'Echange » dans lequel il redémontrait son talent et son importance pour le cinéma. A 78 ans Eastwood ne lâche rien et rempile directement avec son « Gran Torino ». Plus intimiste que son prédécesseur, « Gran Torino » nous envoie dans une banlieue du Michigan où Walt Kowalski, joué par un Clint Eastwood excellent, vétéran de la guerre de Corée et raciste, vient de perdre sa femme et se retrouve seul dans sa maison au milieu d'un quartier où les familles hmongs, une ethnie vietnamienne, ont remplacées les familles WASP américaines. Ce vieil homme très bougon passe ces journées à attendre sous son proche en sirotant des bières et en observant les changements de son quartier comme si pour lui plus rien n'avait de valeur, à part peut être sa Ford Gran Torino 1972 sur laquelle il veille. Alors que le fils de ces voisins commence à se faire aborder par un gang Kowalski sauve involontairement le petit en virant le gang qui a empiéter sur sa propriété. Ainsi du jour au lendemain il est propulsé au statut du héros du quartier et est intégré à la communauté malgré ses réticences du départ.

« Gran Torino » est bien plus qu'un film racontant l'histoire d'un vieux raciste qui apprend l'amour et la tolérance. Clint Eastwood dresse tout d'abord un excellent portrait de la situation sociale aux États-Unis, et de la façon dont les gangs peuvent exister dans les ghettos. Le choc des générations et des cultures s'entrecroise sur toute la durée du film remettant ainsi Kowalski à sa place lorsqu'il découvre que ses voisins hmongs lui portent plus de respect, avec son statut d'ainé, plutôt que sa propre famille, qui ne cherche qu'à le placer en maison de retraite et toucher l'héritage à sa mort. Sur tout le film on voit bien que Kowalski trouve chez cette communauté d'étrangers ce qu'il n'a jamais eu ailleurs. Ainsi, il développe une réelle relation paternelle avec son petit voisin à qui il essaye d'enseigner la vie pour ne pas se faire marcher sur les pieds.

Dans « Gran Torino », Clint Eastwood retrouve les thèmes qui lui sont chers avec la famille, la vengeance, la persévérance, mais aussi la rédemption que l'on trouve avec le personnage du prêtre qui implore Kowalski de se confesser. On redécouvre de fait un personnage typique de la carrière d'Eastwood. En effet, au départ, « Gran Torino » avait été attendu comme une suite des aventures de l'inspecteur Harry et on repère énormément de codes de ce personnage culte chez Walt Kowalski. L'allure d'anti-héros, sa manie de cracher (qui n'est pas sans rappeler Josey Wales le hors-la-loi) et son humour sarcastique font de lui presque un clone de l'inspecteur Harry. La présence de cet humour cinglant pous ne pas dire acide permet au film d'avoir de vrais moments de rire créant des instant plus doux et reposant au sein d'une histoire qui peut être parfois plombante.

Malgré un dénouement de l'histoire qui joue peut être un peu trop sur la surenchère narrative et sentimentale, « Gran Torino » reste juste dans son propos tout au long du film et Mr Eastwood nous offre encore un grand moment de cinéma. Certes, la morale du film peut un peu gêner car, dans le fond, c'est l'apologie d'un certain puritanisme, et d'une certaine vision du bon américain qui est faite, mais on ne peut pas en vouloir à Clint Eastwood d'être un tantinet réactionnaire alors qu'il a 78 ans. Tout comme son personnage le dit, il est « old school ».

« Gran Torino » est donc une totale réussite qui vous accroche du début à la fin et qui est plus qu'émouvante. Même si, encore une fois, Clint Eastwood a annoncé que c'était sa dernière apparition à l'écran, on ne peut qu'espérer le voir revenir un jour ou l'autre pour qu'il nous remette encore une claque.

8/10

(Critique également disponible sur: http://www.lequotidienducinema.com/ )

L'étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher


On l'attendait au tournant David Fincher avec son « Étrange histoire de Benjamin Button ». Alors que le film n'est pas encore sorti sur les écrans la presse parle déjà de chef d'œuvre ce qui suscite bien évidemment une certaine curiosité. Il faut dire que, sur le papier, le film est assez alléchant avec cette grande fable, qui fait tout de même 2h45, réalisée avec la maîtrise de Fincher qui signe en même temps sa troisième collaboration avec Brad Pitt, ce qui nous avait déjà permis de voir les excellents « Fight Club » et « Seven ». Toutefois, l'échec artistique guette toujours les films un peu trop ambitieux, et il faut être lucide : « Benjamin Button » fait partie de ces films.

Après l'avoir vu toutes ces craintes disparaissent pour finalement comprendre que Fincher a bel et bien réalisé son objectif. C'est un vrai chef d'œuvre auquel nous avons affaire et la technique visuelle de Fincher arrive à son paroxysme et celui ci étale tout son talent au service de l'histoire. « L'étrange histoire de Benjamin Button » fait tout de même penser à un autre film bien connu « Forrest Gump » et on est pas étonné de savoir que c'est Eric Roth qui est à l'origine des scénarii de ces deux films. En effet, on retrouve les mêmes questionnements : comment grandir en société alors qu'on est si différent ? Et peut-on ainsi arriver à construire une vie sentimentale, familiale malgré cela ? La narration est également la même avec une histoire qui est racontée par un narrateur présent, et qui traverse une bonne partie de l'Amérique du XX° siècle.

Le film répond vraiment au fantasme du rajeunissement, à travers le personnage de Benjamin, mais également à la peur de la vieillesse, à travers le personnage de Daisy interprété avec brio par une magnifique Cate Blanchett, et dans tout le film on sent cette tension entre les deux tendances. Ainsi la lecture du nouveau Fincher film sera totalement différente en fonction de l'âge du spectateur. Le maquillage est peut être la chose la plus marquante du film car la transformation de Brad Pitt en « vieillard-enfant » est impressionnante tout comme le vieillissement de Cate Blanchett.

Bien que le film soit une fable, David Fincher ne tombe pas dans le piège d'une réalisation fantaisiste digne d'un conte de fée. Le réalisme est mis en avant, et d'immenses reconstitutions des époques sont mises en place donnant ainsi au film encore plus de force, et on se laisse à croire parfois que cette histoire s'est bel et bien déroulée.

« L'étrange histoire de Benjamin Button » est donc bien une réussite, et David Fincher montre bien qu'il est aujourd'hui l'un des réalisateurs parmi les plus talentueux et sachant le mieux se servir de l'image. Le casting aussi concours également à la réussite du film avec Brad Pitt qui, sans signer un jeu à couper le souffle, comme il avait pu le faire dans « Fight Club », montre bien qu'il est un acteur talentueux, et qu'il ne correspond pas uniquement à cette image de playboy que certains essayent trop de lui coller. C'est enfin Cate Blanchett qu'on retiendra et qui cette fois a sûrement signé un de ses meilleurs rôles.

Allez voir « L'étrange histoire de Benjamin Button », car le film deviendra culte et on est face à un vrai chef d'œuvre du cinéma actuel.

8,5/10

(Critique également disponible sur : http://www.lequotidienducinema.com/)

The Wrestler de Darren Aronofsky



« The Wrestler » c'est le film qui signe deux retour pour le prix d'un. D'abord celui de son réalisateur, Darren Aronofsky, qu'on avait pas vu depuis 2006, et qui, en trois film s(« Pi », « Requiem for a dream » et « The Foutain), nous a montré sa maitrise de l'image, mais aussi sa capacité à créer un réel impact émotionnel sur ses spectateurs. Toutefois c'est surtout le retour de Mickey Rourke avec un premier rôle aussi important qui marque le plus les esprits. Dans « The Wrestler », il frappe d'autant plus les esprits parce qu'il revient de vraiment loin (mais vraiment de très loin) tout comme son personnage Randy Robinson, alias Le Bélier, catcheur star des années 80, relégué dans les salles de quartier pour ses shows le weekend, et contraint de travailler dans un super-marché la semaine pour payer son loyer. Randy Robinson est un vrai homme du spectacle. Il ne peut s'empêcher de se mettre en scène, même lorsqu'il sert ses clients au supermarché, ainsi le seul endroit où il se sent à sa place est sur le ring qui, pour lui, est le seul endroit où sa vie ne « déconne » pas. Hélas après un combat assez violent celui ci fait une crise cardiaque qui annonce la fin de sa carrière. Randy se rend compte qu'avant d'être « Le Bélier », il est avant tout un homme, et que la vie n'est pas truquée comme sur son ring. Face à ce terrible événement, il ne sait pas quelle tournure celle ci va prendre.

A la vue de « The Wrestler » on est d'abord étonné par l'approche qu'à choisie Aronofsky qui nous a, il faut le dire, habitué à un style très riche et plein d'artifices visuels. Dans « The Wrestler » c'est un style épuré quasi-documentaire auquel nous avons affaire et c'est là la force du film. En effet, nous avons enfin à disposition un vrai film sur le catch qui constitue un réel documentaire sur ce sport peu connu en France, mais qui est à l'origine d'un véritable culte aux États-Unis. Cet aspect de documentaire (pourrait-on parler de docu-fiction? ) est accentué par la présence de réels catcheurs à l'écran pour les scènes de combats, et dans les vestiaires, mais aussi par de nombreux plans tournés caméra à l'épaule donnant une réelle impression d'être pris sur le vif. De plus, c'est vraiment à l'Amérique profonde que s'intéresse le réalisateur et on ne voit celle ci que très rarement à l'écran, et elle est filmée sans préjugés et de façon juste. L'intérêt et la force de « The Wrestler » sont là. Alors que de nombreux films sur différents sport de combats, et surtout la boxe, existent, le catch n'a jamais était mis à l'honneur et il est presque traité dans ce film comme un personnage actif de l'histoire.

C'est sur le plan émotionnel et narratif que « The Wrestler » peut décevoir. En effet, avec tout le talent qu'on reconnaît à Aronofsky, on pouvait s'attendre à une œuvre bien plus forte, surtout avec la promotion du film qui n'a cessé de faire monter la sauce sur une œuvre déchirante. La vérité est que « The Wrestler » a un scénario et un déroulement d'histoire ultra-prévisible qui ne laisse aucune surprise dans la narration, et cette histoire de catcheur has-been n'est pas si émouvante que ça. Mickey Rourke réalise, certes, une grande prestation, mais les seules larmes qui coulent sont celles de son personnage et n'atteignent absolument pas la salle.

Ce manque d'originalité du scénario et d'attachement au personnage fait que, hélas, Darren Aronofsky signe son premier film qui ne sera pas un film culte. Toutefois « The Wrestler » est un film réussi et à aller voir absolument parce que c'est Mickey Rourke, parce que c'est Darren Aronofsky, parce que le catch c'est fun, et parce que il y a quand même un Lion d'or, deux Golden Globes et deux nominations aux Oscars à l'arrivée.

7/10

(critique également disponible sur: http://www.lequotidienducinema.com/)

Espion(s) de Nicolas Sadaa


Depuis le 11 septembre 2001, le film d’espionnage et d’anti-terrorisme est devenu un genre de prédilection pour le cinéma. Les américains sont bien sur très compétents dans ce domaine avec de nombreux films et séries telles que la trilogie Jason Bourne, "24 chrono", "Sleeper cell" ou dernièrement le nouveau Ridley Scott, "Mensonges d’Etat". Cette mode commence apparemment à atteindre la France ces derniers mois avec (le très bon) "Secret défense" et, dans une certaine mesure, (le très mauvais) "Largo Winch".

Dernier né en date de ces films d’espionnage à la française : "Espion(s)" de Nicolas Sadaa. Le monsieur ne vous dit peut être pas grand-chose, mais celui-ci à déjà fait ses armes à travers plusieurs court-métrages, et a pu nous faire découvrir les musique de films sur son émission de radio difusée par Radio Nova, et nous donner également sa vision du cinéma dans les pages des Cahiers du Cinéma.

Avec "Espion(s)" Nicolas Sadaa signe son premier long métrage et fait déjà preuve d’une forte personnalité en prenant certains clichés du genre à contre-pied. Tout d’abord, on dit au revoir au super matériel hérité de James Bond et aux écrans plasma géants dans les bureaux ultra hi-tech des services secrets qu’on arrive facilement à imaginer. "Espion(s)" se veut proche de la réalité et ne souhaite pas partir dans des enchères fantasmagoriques sur la technologie. Son réalisateur le dit lui-même, c’est avant tout un film humain.

Ensuite hors de question dans ce film d’avoir un Jack Bauer (héros de "24H Chrono"). Guillaume Canet assume avec brio son rôle de citoyen lambda à qui il arrive une histoire qui le dépasse complètement. Ce contrepied assumé par rapport aux codes du genre se trouve aussi dans la construction du film. Le film se pose toujours sur ce fond du monde du renseignement et du terrorisme, mais cela sert surtout à pouvoir se concentrer sur les émotions des personnages et les rapports humains, sans lesquelles le monde du renseignement n’existerait pas, contrairement à un cinéma spectacle où un bon film d’espionnage se définirait par le nombre d’explosions ou de scènes d’interrogatoires malsaines. Ainsi Nicolas Sadaa arrive à porter notre intérêt sur une pseudo romance qui s’installe entre le personnage de Guillaume Canet et celui de Géraldine Pailhas, plutôt que de s’attarder sur une course poursuite stupide durant tout le film entre les services secret et les terroristes jouant au chat et à la souris.

Hélas, alors qu’on pourrait se dire que ce parti pris du réalisateur joue en faveur de son film, le mélange des deux genres, romance et espionnage, ne fonctionne pas et le développement de l’histoire principale se voit passer au second plan pour un dénouement assez rapide et presque bâclé ne donnant pas réellement l’impression d’avoir assister à une enquête, mais plutôt à une succession de coïncidences et de cadeaux tombée du ciel permettant aux inspecteurs de retrouver les terroristes.

De plus cette amourette entre les deux personnages n’est pas non plus si intéressante et si touchante que ca, et on peut se demander si cela valait le coup de la mettre en avant par rapport au fil conducteur. C’est la seule chose que l’on reprochera à "Espion(s)", mais elle n’est pas des moindres car c’est sur cela que se construit tout le film. Ce manque de développement de l’enquête, en elle-même, empêche, hélas, de construire un réel discours sur la situation actuelle vis-à-vis du monde des services secrets et, en sortant du film, on a presque l’impression que le personnage de Guillaume Canet a vécu cela comme un des nombreux petits jobs qu’il a déjà eu comme annoncé dés le début du film.

"Espion(s)" demeure quand même un essai réussi car la réalisation est maniée avec talent tout comme les interprétations des acteurs. En plus de cela, Nicolas Sadaa s’est entouré de beau monde pour un premier film avec un sacré casting, et Cliff Martinez à la musique (compositeur sur les films de Soderbergh et accessoirement ancien batteur des Red Hot Chili Peppers).

Nicolas Sadaa signe un film d’espionnage qui a une identité propre et qui ne se limite pas à imiter les films américains, ce qu’on peut reprocher à "Secret Défense", et termine son film sans rallonge, alors qu’il était prés à se perdre dans son propos, en laissant soin aux spectateurs de décider eux même du mot de la fin, tout comme je vous invite à vous faire votre propre opinion en allant voir "Espion(s)" qui, malgré ses défauts, reste un bon moment de cinéma.

6,5/10

(Critique également disponible sur : http://www.lequotidienducinema.com/)

The Club de Neil Thompson


"The Club" est le premier film du réalisateur anglais Neil Thompson qui avait jusque là officié en tant que scénariste pour la série TV américaine Malcolm. En voyant "The club" la première des choses que l’on se dit c’est, qu’en effet, nous sommes bien face à un film anglais car il respecte tout les codes du genre pour finalement n’en faire que des clichés et des stéréotypes. "The club" est un film social à l’anglaise qui met en place un jeune père séparé de ses filles, Danny, dont la mère a obtenue la garde lors d’un divorce douloureux, durant les années Thatcher et qui a un emploi peu gratifiant. On voit déjà bien le genre de film auquel on à affaire.

Afin de surmonter ses angoisses et retrouver confiance en lui, Danny s’inscrit à un cours de boxe animé par des videurs de boite de nuits avec lesquelles il va se lier d’amitié et grâce à qui il obtiendra un emploi de videur. A partir de ce moment "The club" devient un stéréotype des représentations de l’Angleterre des années 80 que nous pouvons avoir et bien que le réalisateur arrive à tirer son épingle du jeu en constituant une histoire qui se tient, et à laquelle on accroche, on ne peut s’empêcher de penser à tout ces films comme "Billy Eliott", "This is England", "Full monty" ou encore certains Ken Loach. A force de s’inspirer de ce modèle Thompson en vient presque à nous faire croire qu’il s’est essayé à une parodie du genre qui trouve son apogée lors d’une scène de tentative de suicide plus hilarante que dramatique. La bande son, essentiellement constitué de disco et de ska, est en accord avec ces clichés et les entretient encore plus.

Le film annoncé comme une incursion sans retenu dans le milieu de la nuit et de la mafia anglaise des années 80 , comme l’a fait "This is England" avec le mouvement skinhead, ne remplit pas son objectif. En effet son aspect cliché-kitsch proche du folklore ne nous permet pas d’être bouleversés par le film et le choix du personnage principal est en même temps tellement particulier qu’on ne ressent pas cette idée de vue d’ensemble d’une période et tellement banale que tout identification ou attendrissement envers celui-ci en est très difficile.

"The club" est un de ces films qui plaira surement au grand public qui pensera alors voir une petite perle du cinéma anglais. Par contre si, pour vous, le cinéma anglais est insupportable n’allez pas voir "The Club". Si vous ne jurez que par la maîtrise d’un Ken Loach ou d’un Stephen Frears allez voir "The Club", vous ne vous ennuierez pas (trop), et vous trouverez même ça assez humoristique.

4,5/10

(critique également publié sur : http://www.lequotidienducinema.com)

Dany Boon et les Césars


Oh grand scandale. Le film qui cette année a ramené le plus de français dans les salles a été boycotté des Césars. Pauvre "Bienvenue chez les ch'ti", toi qui a permis à ton créateur Dany Boon d'empocher 26 millions d'euro, faisant de lui l'acteur le mieux payé même devant les américains, tu n'est sélectionné que dans la catégorie "meilleur scénario original" (en plus tu l'as même pas eu). Le sort s'acharne vraiment sur toi.

Offusqué par cette "trahison" de la part de son corps professionnel le petit Dany a décidé de boycotté la cérémonie pour montrer qu'il était vraiment pas content mais surprise voila que durant la cérémonie hier soir on le voit débarquer et faire son show. Peut être que finalement il s'est rendu compte qu'il ne nous manquait pas tellement que ça et que si il ne venait pas on allait finir par l'oublier sans difficulté.

Parlons un peu plus sérieusement. Avec cette polémique Dany Boon qui donne plutôt l'impression d'être un gars sympa montre une partie de sa personnalité qu'on ne connaissait pas. Celle d'un buisness man un peu imbu de sa personne qui peut donner l'impression de vouloir prendre toute la couette. Certes il a réalisé le plus grand succès du cinéma français mais absolument pas le plus grand film français à ce jour(on en est même très loin). On peut rapidement clore le débat en disant que la cérémonie des César ne récompense pas les films selon des critères économiques mais selon des critères artistiques or de ce point de vue "Bienvenue chez les ch'ti" n'a rien de remarquable, mais si je dit ça on me va traiter de fasciste intellectuel et snob.

Le seul succés que "bienvenue chez les ch'tis" a eu (et qui n'est pas moindre) est celui du publique or pour récompenser les films ayant eu ce succés il existe déjà les trophées du film français (résultats de cette année ici : http://www.commeaucinema.com/showbiz=palmares-des-16es-trophees-du-film-francais,142178.html) et cette année Dany Boon a obtenue le trophée des trophées (la récompense suprême).

Pourquoi parce que un film a eu un succès économique devrait il forcément être reconnut par ses paires comme une œuvre artistique? A ce moment pourquoi pas un César pour "Astérix aux jeux olympique" qui a fait le deuxième meilleur score de l'année alors que tout le monde s'accorde pour dire que c'est une immonde daube.(A la fin de l'article je me suis amusé à faire mes César avec les 7 films français qui on fait le meilleur score pour montrait ce que donnerait réellement ce genre de réflexion)
La création d'un César de la comédie avait déjà été évoqué dés 1984 avec Coluche (vidéo ici: http://www.dailymotion.com/video/k3gm2YgtfVK4BmHN7E) et ensuite ré-envisagé pour "les visiteurs". Or cette idée est encore plus débile car cela signifierait que la comédie est un sous-genre qui a besoin d'une catégorie particulière pour être reconnut et ainsi qu'elle n'est pas autonome. Le jour où les français sauront faire des comédies qui parle d'autre chose que des bobos parisiens de 35 ans et traversant une crise existentielle (dernier en date "Le code a changé" avec :oh tient...Dany Boon)ou des films faisant l'apologie de l'attitude bof (les bronzés, disco et oh tient "bienvenue chez les ch'tis") alors peut être qu'on aura des comédies dignes de recevoir un César. On est en plus bien loin de la mission impossible. Regardez, les États-Unis ont Woody Allen, certes de plus en plus européen, ou même les frères Coen qui nous pondent de réel merveilles qui à elles seuls réapprennent tout à l'ensemble de nos comédies. Le plus intelligent serait de faire un César décerné par le public où les gens peuvent s'exprimer avant (comme ce qu'on voit déjà pour les victoires de la musique).

Encore une fois les César se font selon des critères artistiques or Dany Boon ne fait preuve d'aucune virtuosité dans sa réalisation, donc pas de César du meilleur réalisateur, les acteurs ne livre pas une performances remarquable et certains sont même très mauvais (Zoé Félix et Line Renaud), donc aucune César d'acteur, et il y a eu des films français bien mieux que "Bienvenue chez les ch'ti" qui n'ont même pas été nominés.

On critique souvent l'académie de faire preuve d'élitisme et de ne pas être en accord avec le public. Essayons de retourner le problème. Qui est le plus élitistes? Le spectateur lambda qui parce que il est allé une fois dans le mois voir un film qui l'a fait rire et qui ne s'intéressera à rien d'autre ou le professionnel du cinéma qui a vu 300 film cette année dont des petites perles que le spectateur lambda n'ira pas voir faute de le trouver dans un multiplexe. Finalement le spectateur lambda qui se réclame populaire (dans le bon sens du terme) et anti-élitiste ne s'intéresse qu'à son type de culture et insulte souvent les autres de "chiante" (quand il a conscience de leur existence). Ensuite le cinéma n'est pas un bien de consommation que l'on achète dans un supermarché. Ici le client n'est pas roi. Certes dés le départ le cinéma a vocation de divertissement, et cette dimension est surement la plus importante, mais c'est également un art, et c'est dommage à dire et j'aimerais que ce soit le contraire, mais le grand public n'a pas les mêmes critères pour définir la qualité artistiques d'un film qu'un professionnel .

Finalement tout ça pour dire que Dany Boon a peut être eu un succès qui l 'a un peu dépassé d'où cette polémique mais ayez tous conscience que les César sont des récompense de professionnels et pas du public (à quand un César du public?? Ça commence tout de même à presser) donc c'est normal qu'il y est un décalage. Et puis sachez tous que de biens meilleurs films que celui de Dany Boon sont sortit cette année mais avec la vision trop spectacle du cinéma qu'on a il ne sont pas mis en avant (d'ailleurs je suis même étonné que "Séraphine", grand gagnant d'hier, ai fait une belle carrière en salle). Et puis mine de rien les grands vainqueur d'hier soir (Séraphine, Mesrine, Le premier jour du reste de ta vie) sont des films pour lesquelles je n'ai entendu que peu d'avis négatif et presque constamment des ovations de la part des spectateurs. Comme quoi le décalage n'est pas si énorme que ça

Je tire tout de même mon chapeau à Dany Boon pour avoir ramener les français à nouveau dans les salles ce qui a permis d'excellent chiffre pour l'année 2008 et apparemment la tendance se confirme pour 2009.

Comme promis mes oscars version box office pour que le grand public soit content et qu'il pense avoir un avis légitime (et aussi pour montrer le ridicule de la cérémonie si seul les grands succès étaient récompensés)

Les sept films nominés sont
Bienvenue chez les Ch'tis Dany Boon 20 457 312 entrées
Astérix aux Jeux Olympiques Frédéric Forestier 6 815 350 entrées
Disco Fabien Onteniente 2 435 015 entrées
Mesrine : L'Instinct de mort Jean-François Richet 2 260 723 entrées
Enfin veuve Isabelle Mergault 2 210 676 entrées
Largo Winch Jérôme Salle 1 738 791 entrées
Paris Cédric Klapisch 1 723 642 entrées


# César du meilleur film : Bienvenue chez les ch'tis
# César du meilleur film étranger : Madagascar 2 : La Grande Évasion
# César du meilleur film documentaire : Mesrine

César du meilleur réalisateur: Dany Boon
César du meilleur scénario original: Disco
César de la meilleure adaptation : Astérix aux Jeux Olympiques
César du meilleur acteur : Frank Dubosc pour Disco
César de la meilleure actrice : Michéle Laroque dans Enfin Veuve
César du meilleur acteur dans un second rôle : Kad Merad dans Bienvenue chez les ch'tis
César de la meilleure actrice dans un second rôle : Kristin Scott Thomas dans Largo Winch
César du meilleur espoir masculin : Tomer Sisley pour Largo Winch
César du meilleur espoir féminin : Mélanie Thierry dans Largo Winch
César des meilleurs costumes : Mesrine
César du meilleur décor :Astérix aux jeux Olympiques
César du meilleur montage: Mesrine
César de la meilleure photographie :Largo Winch
César du meilleur son: Disco
César de la meilleure musique écrite pour un film: Bienvenue chez les ch'tis

César d'honneur pour : Luc Besson

Premier jour, premier article

Cela fait quelques temps que je suis actif à plusieurs niveaux dans le milieu culturel de la région lilloise, du simple bénévolat au rôle de programmateur en passant par des chroniques radio. Ainsi je me suis souvent retrouvé à écrire des textes sur l'actualité culturelle, les sorties cinémas, les petits coups de gueule de société et en regardant derrière moi je me suis dit "putain c'est bête tout ça ça reste un peu destiné juste pour ton entourage donc ce que tu fais ca sert à rien et t'auras jamais les félicitations et les insultes (surtout des insultes) que tu mérites".

Donc voilà par cette douce journée de mars après avoir eu ce projet qui me trotté en tête depuis quelques mois j'ouvre mon blog à la lecture. Celui-ci n'est en aucun cas une tribune de glorification à ma propre personne, même si comme facebook avoir un blog est très narcissique, mais j'espère en faire un lieu d'échange, d'expression libre et sans concession ou ce qui aura besoin d'être dit sera dit.
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