mardi 25 août 2009

"Inglorious Basterds" de Quentin Tarantino


Quentin Tarantino est sûrement l'un des réalisateurs qui déchaîne aujourd'hui le plus les passions. Pour certains c'est un génie vivant, pour d'autres ce n'est qu'un imposteur qui se contente de pomper ses histoires dans ce qui a déjà été fait. Ce qui est sûr, c'est que le personnage ne laisse personne indifférent tant par son œuvre que par son caractère. Avouons le, le cinéma de Tarantino n'est pas un cinéma très innovateur dans les histoires qu'il raconte car ses films sont bercés dans la pop-culture et sont souvent faits comme un objet constitué essentiellement de références. Cet aspect de sa filmographie est à la fois son point faible et son point fort. En effet, Quentin Tarantino maîtrise tellement bien l'histoire et la culture cinématographique qu'il peut un peu tout se permettre et ses films sont forcément imprégnés de cette culture immense. Quoi qu'on en dise Tarantino est un magicien du cinéma. Pas à la manière d'un Méliès ou d'un Gondry, mais à sa propre manière. Il s'amuse à détourner les codes et les genres.
« Inglorious Basterds » représente l'aboutissement du talent de Tarantino. Avec cette histoire d'un groupe de juifs américains envoyé en France occupée, le réalisateur s'attaque à un genre qu'il n'avait jamais exploré : le film de guerre. Toutefois, Tarantino brouille les pistes et c'est surtout un western moderne qu'il réalise. Dès la scène d'ouverture, il annonce la couleur. La maison dans laquelle arrive la colonel SS Hans Landa, joué par Christoph Waltz qui signe la meilleure prestation du film et mérite amplement son prix d'interprétation cannois, afin de débusquer une famille juive de sa cachette a tout d'une petite maison dans la prairie version tarantinienne. L'ensemble de la scène se fait sur un fond musical de Nick Perito chez qui on ressent bien l'influence d'Ennio Morricone, grand collaborateur de Sergio Leone pour des films comme « Le bon, la brute et le truand », qui signe d'ailleurs presque tout le reste de la BO.
Une fois cette scène finie, Tarantino enchaine son second chapitre où les basterds sont présentés. On voit enfin Brad Pitt arrivé à l'écran et avec son accent de redneck et son attitude il démontre une nouvelle fois qu'il est l'un des acteurs les plus doués de sa génération. Malgré la présence de cette star à l'écran Quentin Tarantino ne tombe pas dans le piège de mettre tout les film sur les épaules de Brad Pitt qui apparaît presque comme une guest star.
Avec le deuxième chapitre de son film achevé, Tarantino se lance dans un leçon de cinéma de plus de deux heures totalement jouissive et qui fini sur un final grandiose. Tous les éléments du cinéma de Tarantino sont là, les discussions interminables, la place prédominante laissée aux femmes, l'amour du cinéma, une représentation de la violence totalement jouissive et surtout un grand bain de pop-culture. Le génie d' « Inglorious Basterds » est sûrement dans ce dernier aspect. Il faut tout de même se rappeler que toute la culture populaire de la seconde partie du XXéme siècle dans laquelle le cinéaste a plongée son œuvre n'existait pas à l'époque du film. Même si les pulp magazines avaient déjà explosé outre-atlantique, les procédés de mass medias n'étaient pas encore au point, les informations ne circulaient que très peu à travers le monde. On ne pouvait pas parler de musique pop, avec laquelle Tarantino construit ses BO, et la morale de l'époque était bien différente que celle dans laquelle le cinéaste a grandit.
Pour « Inglorious basterds » le postulat est : au diable la vérité historique ! On est ici pour qu'on nous raconte une histoire ce qui est encore l'objectif premier du cinéma. Ainsi le film est à lui tout seul une énorme uchronie, mais tout semble crédible et c'est là qu'est tout l'intérêt du film. On est pas choqué de voir Mélanie Laurent se préparer pour la scène finale alors qu'en musique de fond c'est David Bowie qu'on entend, aucun problème à voir les différents basterds présenté comme des super-héros modernes et encore moins de problème à voir Tarantino changer à lui tout seul le cours de l'histoire.
Avec seulement six films à son actif, Tarantino avait déjà prouvé qu'il était un bon réalisateur, mais rien n'est jamais acquis. En nous présentant « Inglorious Basterds » il vient de rentrer dans la cours des grands car c'est enfin son propre style qu'il met en avant et il ne se repose pas sur celui d'un autre. Encore une fois il arrive à rassembler tout le monde autour de son film : presse, grand public, cinéphile, intellos bobos et public occasionnel. Malgré l'accueil mitigé que le film a reçu à Cannes, et tout le feuilleton autour du remontage qui a suivi cette événement, on peut quand même dire que Tarantino signe l'un de ses meilleurs films, pour ne pas dire le meilleur, et mérite enfin de façon légitime les capacités reconnues de génie que certains lui avaient un peu trop vite attribuées.


10/10

Bande annonce : "Smash Cut", l'art du navet jouissif


Voila le film qui s'annonce comme la série B et le gros navet des prochaines semaines. Le film sort la semaine prochaine semaine aux Etats-unis et cela m'étonnerait de le voir dans notre pays dans un autre format que celui du DVD.
Si le film semble si nul que ça vous vous demandez sûrement pourquoi j'en parle ici. Et bien c'est tout simplement que j'adore ce genre de film qui semble être des navets mais qui ont entièrement été conçut dans cette objectif. La liste est très longue des films du genre mais voici quelques exemple de ces navets en puissance : "Doomsday", "Planète Terreur", "Zombie strippers", "Braindead", "Le boulevard de la mort" etc... Attention pour moi ce genre de navet ne signifie pas que ce sont des mauvais films mais plutôt des films de génies. Toute l'histoire est basé sur un second degré délicieux qui est l'oeuvre de grand cinéastes.
Pourquoi des grands cinéastes? Car ce sont pour moi des gens qui connaissent tellement le cinéma, ses genres et ses codes qu'ils savent comment faire un grand film, comment faire une vrai daube et comment faire les deux en même temps. A mon avis "Smash Cut" est à ranger dans cette catégorie de film. On y retrouve les réfèrences aux midnight movies avec ces acteurs à la mord moi le noeud, cette vieille voix d'annonce...Bref tout les codes y sont.
L'un des arguments de "Smash Cut" est aussi la présence de Sasha Grey au casting. La pornstar avait déjà été particulièrement impressionante dans "Girlfriend experience" de Soderbergh et ici elle apparait comme le bon choix pour ramener les attributs féminins nécessaire à ce genre de film.

Trêve de bavardage voici la bande annonce :

(red band trailer)


(version censuré)

lundi 24 août 2009

"Machete" première photo de tournage.

Pendant longtemps le projet ressemblait plus à une arlésienne qu'autre chose. Depuis la sortie de "Planète Terreur" et l'apparition de la bande annonce de "Machete" tout le monde n'attendait qu'une chose : le film.
Durant tout ce temps les infos se sont faites très rares mais il y a cinq semaine Danny Trejo (qui endosse le rôle de la machette) annonçait qu'il ne serait pas présent dans "The expendables" (prochaine bombe de Sly Stallone) car le tournage de "Machete" commençait dans 5 semaines.
Maintenant que les cinq semaines sont passées voilà ques les premiers clichés de tournage arrive sur le net via le site worstpreviews .

Voici deux clichés avec Danny Trejo, Jessica Alba et Robert Rodriguez dans le second pour prouver qu'on parle bien du bon film :























Cliquez ici pour voir la suite des photos

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Et ici pour une seconde série de photo mettant en scène Lindsay Lohan




Rappelons que "Machete" sera avec Danny Trejo, Jessica Alba, Robert De Niro, Michelle Rodriguez, Lindsay Lohan, Cheech Marin, Jeff Fahey, Don Johnson, Steven Seagal réalisé par Robert Rodriguez.

dimanche 23 août 2009

"L'an O1 : des débuts difficiles" de Harold Ramis




C'est bien un point de non retour que nous avons atteint. Les anciens maitres de la comédie américaine sont en train de passer le relais aux nouveaux arrivants. Will Ferrell l'avait fait avec « Frangin malgré eux », Kevin Smith a pris Seth Rogen pour jouer dans son dernier film, et maintenant c'est au tour d'Harold Ramis, scénariste de « Ghostbuster », d'adouber la nouvelle génération de comique américain avec « L 'an 01 : des débuts difficile ». Comme à chaque fois lorsque l'on parle de cette nouvelle comédie américaine, il est impossible de ne pas parler de Judd Apatow. Ici le nouveau gourou comique endosse le rôle de scénariste et de producteur pour nous livrer cette relecture subversive de la genèse.

Aux Etats-Unis, il est toujours un peu délicat de s'attaquer à la religion de n'importe quelle façon que ce soit. Il faut être déjà assez fou là bas pour oser l'aborder d'un point de vue critique, mais en faire un comédie et rigoler de la divine parole est considérer comme l'œuvre d'un timbré, souvenez vous tout le boucan qu'il y a eu autour de « Dogma ». C'est donc avec une grande finesse que Judd Apattow a dû écrire son histoire pour ne pas choquer le grand public, qui est avant tout sa cible, et ne pas être considéré comme un détourneur de mœurs chez l'oncle Sam. Avec cette contrainte, il est difficile d'imaginer une comédie qui puisse se démarquer du reste grâce à son audace qui est un peu la marque de fabrique de l'écurie Apatow.

Pour l'une des toutes premières fois l'un des films de cette nouvelle génération de comiques tombe dans un politiquement correct détestable aussi provocant qu'un curé. Jusque là les films de cette ''nouvelle comédie américaine'' se démarquaient grâce à une impressionnante capacité à réutiliser les mêmes thèmes qu'auparavant mais avec une écriture bien plus fine et une approche bien moins puérile. En effet, tout comme dans « American Pie », les films Apatowien (en voilà un joli nouvel adjectif) parlaient bien sûr de masturbation, d'alcool, de drogues, de rapports sexuels et de fêtes, bref tout ce qui fait la vie d'un ado d'aujourd'hui, mais, à l'inverse d'American pie and co. Cela était fait avec tendresse et sans présenter ceci comme un acte d'attardé. Depuis les années 2000, où ce tout nouveau genre de comédie est apparue, on sentait réellement une énorme évolution au niveau de la maturité de l'écriture et de la réflexion faite autour. Avec « L'an 01 : des débuts difficiles » c'est un bon d'une décennie en arrière que fait la comédie américaine.

Dans sa première partie le film se contente de faire un remake de scènes de la genèse en y intégrant tout simplement deux nouveaux personnages qui vont un peu chambouler l'histoire telle que nous la connaissons. Ces deux énergumènes, Zed( Jack Black) et Oh(Michael Cerra), respectivement les plus mauvais chasseurs et cueilleurs de leur tribu, sont bannis de ladite tribu et partent dans un voyage qui les situera au cœur de l'ancien testament. Toute cette histoire autour de la religion fait bien sûr penser au grand « Brian's life » des géniaux Monty Python, mais ici votre conception de la religion n'en sera en aucun cas changée. Quand on se contente de parodier un fait historique de cette ampleur en y ajoutant simplement deux personnages qui en dehors de la bouffe et du sexe n'ont rien d'autre en tête il faut s'attendre à courir droit dans le mur.

Tout ce manque de finesse se retrouve aussi dans le jeu des acteurs principaux. Les deux n'ont plus à prouver leur talent de comique, mais leur présence dans ce film prouve que rien n'ait jamais acquis. Jack Black se contente d'endosser le rôle d'un gros balourd aussi raffiné qu'une orgie romaine, et Michael Cerra endosse encore une fois le rôle de l'ado mal dans ses pompes et qui ne sait pas comment conclure avec la vie de ses rêves. Les deux sont de très bon acteurs, mais il ne suffit pas de mettre une perruque pour faire penser à un homme préhistorique car, à ce moment là, on devient plus ridicule qu'autre chose.

Après un long road-trip d'environ quarante cinq minutes, le film s'installe dans la cité de Sodome. Comme si le scénariste venait de comprendre que son film n'avait aucune histoire et aucun potentiel comique, une espèce d'intrigue est soudainement mise en place mais trop tard le mal est déjà fait. Ce n'est pas en dix minutes qu'on sort le spectateur d'un ennui mortel pour la seconde partie du film.

« L'an 01 » est ce qu'on peut appeler sans hésitation un ratage complet. Mauvais scénario, montage totalement nul et saccadé, acteurs qui livrent le minimum syndical, des blagues même pas drôles pompées sur un nombre considérable de films et une réalisation qui laisse plus qu'a désirer. Espérons seulement que « L 'an 01 : des débuts difficiles » soit juste une erreur de parcours car l'écurie Apatow vient de réaliser l'un de ses premiers faux pas. En attendant de voir ce que l'équipe nous réserve pour la suite enfilons-nous tous les dvd de « Brian's life », « Rrrrrrr! » et « Les visiteurs », on nous racontera la même chose mais au moins on rigolera bien. bien.


3/10

samedi 22 août 2009

De retour avec de nouvelles bandes annonces

J'en suis conscient, mon assiduité sur le blog ce mois ci a été plus que réduite. Hélas il y a de nombreuses années les vacances furent inventées et impossible de passer à côté. Toutefois, me voici de retour avec une compil' des bandes annonces qui sont sortis durant cette période et qui m'ont le plus emballé.

On commence avec LA big bande annonce du moment qui est celle d' "Avatar" le prochain film de James Cameron qui provoque chez moi un énorme sentiment d'impatience :




Voila vous n'avez qu'à attendre la 16 décembre pour découvrir ce qui s'annonce comme la grosse claque des prochains mois.


Suit ensuite celle de "Wolfman", réalisé par Joe Johnston, qui emméne Benicio Del Toro dans un registre dans lequel nous ne l'avons jamais vue, celui du cinéma d'horreur. Le film semble renouer avec la tradition des anciens films de la Hammer qui sont en quelque sorte l'âge d'or du cinéma d'horreur, de vampire, de loup-garou et d'autres bêtes en tout genre. Sauf changement le film arrive dans nos salles le 10 février 2010 :




Changement totale d'ambiance avec la première bande annonce de "Youth in revolt" qui rien que par la présence de Michael Cera au casting mérite toute notre attention. Comme on peut se l'attendre avec cet acteur il s'agit encore d'une teen comedy mais jusque là son nom au générique a toujours assuré une certaines qualité (sauf pour "l'an 01" mais je reviendrais dessus cette semaine):



Restons dans la comédie romantique avec la premières bandes annonces sous titrées de "500 days of summer". La présence de Zooey Deschannel a tout pour déchainer les pulsions de la gentes masculines, et en particulier les miennes. Cela ne semble rien révolutionner du tout mais ça a le mérite de donner un petit bain de fraicheur dans ce monde de brut. Il faudra attendre le 30 septembre pour apprécier les charmes de la demoiselle :

Plus d'infos sur ce film

Finissons maintenant avec la même touche de fraicheur pour "Taking Woodstock" (honteusement intitulé "Hotel Woodstock" par ces ******** de distributeurs pour la sortie française), le dernier film d'Ang Lee avec le génial Emile Hirsh en tête d'affiche. Bien sûr il ne faut jamais faire confiance à un hippy mais le film présenté à Cannes s'annonce comme une comédie délicieuse que l'on pourra déguster à partir du 23 septembre :

Plus d'infos sur ce film

Voila de quoi m'excuser pour mon absence et à très bientôt.

vendredi 14 août 2009

BO de "Inglorious Basterds"


Comme dans tout ces films Quentin Tarantino met un accent particulier sur les musiques qu'ils exploitent. Comme ces films ses BO sont des concentrés de pop-culture . Jusque là les thèmes et les époques qu'il avait abordé été totalement propice à cela. Toutefois, en s'attaquant à la seconde guerre mondiale où les medias de masse n'existaient que de façon très modérés (pour ne pas dire pas du tout) il étaient un peu compliqué de parler de pop-culture. Problème donc pour Tarantino qui doit avoir beaucoup de mal de retrouver les tubs de l'été de l'époque. Pas grave Tarantino est un génie et il peut donc tout se permettre. C'est donc le choix de l'uchronie musicale qu'il prend et profitez en cher lecteurs car je vous ai débusquer la tracklist entière de la BO avec un extrait de chaque morceaux.




Petit rappel : le film sort le 19 août (soit la semaine prochaine).

"Simon Konianski" de Micha Wald


Sortie d'on ne sait trop où « Simon Konianski » est une nouvelle preuve que le cinéma belge est surement l'un des plus comiques et émouvant d'Europe. On se souvient tous de « El Dorado » de Bouli Lanners ou de « Cowboy » de Benoit Mariage. « Simon Konianski » est donc à ranger à coté de ces deux films qui avaient à peu près la même carrure.

Fils d'un ancien déporté juif Simon Konianski, anti-héro provocateur et un peu hypocondriaque, est forcé de retourner chez son père après avoir perdu son métier et s'être fait larguer par sa femme. Son retour au domicile paternel va le mettre face à son héritage culturel, qu'il a en partie renié, et face à sa famille qui essaye de le remettre dans le ''droit chemin''.

« Simon Konianski », deuxième film de Micha Wald dans lequel il présente son alter-ego cinématographique, est un petit bijou d'humour juif. Le terme peut sembler assez généraliste et complètement insignifiant mais il est bien question de ça ici. Comme les maitres du genre (Woody Allen, Judd Apatow...) Micha Wald est doté d'une grande capacité d'auto-dérision sur ses origines mais aussi sur sa personnalité. N'hésitant pas à taper là où ça fait mal et de pointer du doigt les vices de certaines mentalité juives (la situation au moyen-orient, le cliché du juif radin etc...) le réalisateur livre un film hilarant où l'on arrive à rigoler de choses souvent tabou et politiquement incorrect.

Bien que le film soit un pur produit belge l'influence de la comédie américaine est bien présente mais au lieu de simplement mimer un modèle Micha Wald développe sa propre identité. Si on dit humour juif avec un personnage névrosé constituant l'alter-ego du réalisateur c'est bien sur de Woody Allen qu'on parle. Toutefois, ici c'est de Micha Wald dont il est question et New-York s'est transformé en Bruxelles. La bande son jazz du film nous pousse encore plus facilement à penser à Allen mais on est bien sûr plus proche de l'hommage que du plagiat.

Après avoir tout mis en place et créer l'ambiance de son film le réalisateur se lance dans un road movie digne des meilleurs films indépendants américains. En partant d'une histoire complètement loufoque (encore dût aux traditions juives) Simon se retrouve propulsé dans un voyages vers l'Ukraine. Bien qu'en complète rupture avec sa religion il fait cela pour faire honneur à la tradition. Le film prend alors une dimension bien plus sentimentale et révèle son vrai visage. A travers son voyage Simon va être mis face à tout l'héritage auquel il essaye de tourner le dos et comprendre alors l'importance de tout cela. En dehors de cette histoire de religion « Simon Konianski » est aussi l'histoire d'un homme qui se réconcilie avec son père et qui a besoin de cela pour lui même avancé dans ses rapports avec son fils.

Malgré la gravité de certaines situations le film ne perd pas des yeux qu'ils est avant tout une comédie fait pour rire et on échappera pas au happy-end qui ici ne dénature pas du tout le propos du film.

Le plus gros défaut que l'on peut reprocher au film et d'avoir axés presque toute son histoire sur la religion juive donnant l'impression à certains moments de voir le catalogues des clichés sur les juifs mais tout cela reste tout de même fortement comique.

« Simon Konianski » est encore une excellente surprise qui nous vient du plat pays. Malgré quelques baisse de rythme à certains moments « Simon Konianski » est une très bonne comédie à recommander à tout les réfractaires du genre.


7/10

samedi 1 août 2009

"Joueuse" de Caroline Bottaro


Réussir à construire un film sur le simple postulat d'une femme de ménage, pas vraiment bien dans son couple, qui ne s'épanouit qu'une fois qu'elle découvre les échecs, voici le pari de « Joueuse ». Pari qui semble tout de même difficile à tenir tellement l'idée de départ semble dégouliner de bon sentiments et est propice aux plus ennuyeux des films. Toutefois, pour son premier long-métrage, Caroline Bottaro a su s'entourer de beau monde donnant ainsi un peu plus d'intérêt à son film. Tout d'abord on y retrouve Sandrine Bonnaire dans le rôle de cette femme de ménage. La plus grande surprise du film est de retrouver Kelvin Kline qui donne la réplique, et en français s'il vous plait, à Sandrine Bonnaire. Ainsi, avec ces deux noms en haut de l'affiches, « Joueuse » montre un potentiel assez étonnant qui peut finalement déboucher sur une très bonne surprise..

Dès le début de son film, la réalisatrice montre une impressionnante capacité à transmettre les émotions de ses personnages. Dès les premières minutes du film, la découverte des échecs par Hélène (Sandrine Bonnaire) est divulguée à travers une magnifique scène qui montre un couple de touristes jouant à ce jeu tandis que notre femme de ménage nettoie leur chambre. A travers cette simple scène de la vie quotidienne, Caroline Bottaro arrive à créer un vrai moment de sensualité et d'une rare intensité. C'est en voyant cela, et le lien que crée le jeu dans le couple, qu'Hélène décide de s'intéresser aux échecs pour partager à nouveau quelque chose avec son mari. Finalement, sa tentative de recréer le modèle du couple parfait qu'elle a vu échoue, et c'est chez un des ses riches employeurs, le docteur Kröger (Kelvin Kline), qu'elle se réfugie pour jouer aux échecs.

Avec « Joueuse » Caroline Bottaro arrive à faire quelque chose d'assez rare. Elle parvient à installer dans relations entre les personnages uniquement grâce à de simples parties d'échecs. La relation d'Hélène et du docteur est dès plus intéressantes. Tout au long du film, on sent l'ambiguïté et une certaine tension sexuelle entre eux et ceci constamment à travers le jeu. Hélène, qui n'arrive pas à trouver un moyen de partager sa passion avec son mari, se rapproche de plus en plus de son employeur jusqu'à provoquer certains soupçons dans leur entourage.

Avec une trame scénaristique de cette densité, il est difficile d'éviter les pièges du genre mais, étonnamment, toute la première partie du film le fait avec brio et montre quelque chose d'inédit tout en évitant les clichés. Hélas, ce n'est que le première partie du film qui est de cet acabit. « Joueuse » est, en réalité, plein de bonnes idées. Parfois, le film tend vers la comédie sociale et à d'autres moments vers le drame psychologique. C'est un film qui contient énormément de choses et qui, pour être abouti, aurait eu besoin de quelqu'un qui eût la carrure nécessaire...

Caroline Bottaro, dont c'est le premier film, semble avoir de toutes petites épaules pour soutenir le projet et s'écrase complètement au terme de la première heure. Alors que, jusque là, le film se montrait assez innovant dans sa façon de raconter une histoire aussi banale que celle-ci, la réalisatrice lâche complètement prise et tombe dans une facilité déconcertante. « Joueuse » devient alors un espèce de concentré des pires stéréotypes que l'on peut attendre d'un téléfilm france 3 ou d'un épisode de « Plus belle la vie ». Tout le côté social du film est balancé par la fenêtre et la psychologie d'Hélèné, qui devenait de plus en plus intéressante, se résume alors à : ''Elle va se le taper ou pas le docteur maintenant ?''. Tout ce que la réalisatrice avait su construire jusque là est complètement anéanti par ce qu'on peut redouter le plus dans le cinéma français. On a toujours cet étalement de bons sentiments qui pue le happy-end à plein nez. La relation entre Hélène et le docteur Kröger perd tout de son intensité, et la scène du tournoi d'échecs représente le pire de ce que l'on aurait pu attendre. Passez ce cap, le film sombre alors dans un ennui mortel, pas parce que celui ci est mal réalisé ou incompréhensible, simplement parce que, encore une fois, on nous sert la même soupe que l'on boit déjà depuis des années !

Finalement « Joueuse » se conclut sur une morale vaseuse : ''quand on prend des risque, on peut perdre, mais quand on en prend pas, on perd toujours''. La phrase est joliment construite mais, au niveau réflexion, on est plus proche de la philosophie de comptoir que d'autre chose.



4/10


(sortie le 5 août)

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