vendredi 14 août 2009

"Simon Konianski" de Micha Wald


Sortie d'on ne sait trop où « Simon Konianski » est une nouvelle preuve que le cinéma belge est surement l'un des plus comiques et émouvant d'Europe. On se souvient tous de « El Dorado » de Bouli Lanners ou de « Cowboy » de Benoit Mariage. « Simon Konianski » est donc à ranger à coté de ces deux films qui avaient à peu près la même carrure.

Fils d'un ancien déporté juif Simon Konianski, anti-héro provocateur et un peu hypocondriaque, est forcé de retourner chez son père après avoir perdu son métier et s'être fait larguer par sa femme. Son retour au domicile paternel va le mettre face à son héritage culturel, qu'il a en partie renié, et face à sa famille qui essaye de le remettre dans le ''droit chemin''.

« Simon Konianski », deuxième film de Micha Wald dans lequel il présente son alter-ego cinématographique, est un petit bijou d'humour juif. Le terme peut sembler assez généraliste et complètement insignifiant mais il est bien question de ça ici. Comme les maitres du genre (Woody Allen, Judd Apatow...) Micha Wald est doté d'une grande capacité d'auto-dérision sur ses origines mais aussi sur sa personnalité. N'hésitant pas à taper là où ça fait mal et de pointer du doigt les vices de certaines mentalité juives (la situation au moyen-orient, le cliché du juif radin etc...) le réalisateur livre un film hilarant où l'on arrive à rigoler de choses souvent tabou et politiquement incorrect.

Bien que le film soit un pur produit belge l'influence de la comédie américaine est bien présente mais au lieu de simplement mimer un modèle Micha Wald développe sa propre identité. Si on dit humour juif avec un personnage névrosé constituant l'alter-ego du réalisateur c'est bien sur de Woody Allen qu'on parle. Toutefois, ici c'est de Micha Wald dont il est question et New-York s'est transformé en Bruxelles. La bande son jazz du film nous pousse encore plus facilement à penser à Allen mais on est bien sûr plus proche de l'hommage que du plagiat.

Après avoir tout mis en place et créer l'ambiance de son film le réalisateur se lance dans un road movie digne des meilleurs films indépendants américains. En partant d'une histoire complètement loufoque (encore dût aux traditions juives) Simon se retrouve propulsé dans un voyages vers l'Ukraine. Bien qu'en complète rupture avec sa religion il fait cela pour faire honneur à la tradition. Le film prend alors une dimension bien plus sentimentale et révèle son vrai visage. A travers son voyage Simon va être mis face à tout l'héritage auquel il essaye de tourner le dos et comprendre alors l'importance de tout cela. En dehors de cette histoire de religion « Simon Konianski » est aussi l'histoire d'un homme qui se réconcilie avec son père et qui a besoin de cela pour lui même avancé dans ses rapports avec son fils.

Malgré la gravité de certaines situations le film ne perd pas des yeux qu'ils est avant tout une comédie fait pour rire et on échappera pas au happy-end qui ici ne dénature pas du tout le propos du film.

Le plus gros défaut que l'on peut reprocher au film et d'avoir axés presque toute son histoire sur la religion juive donnant l'impression à certains moments de voir le catalogues des clichés sur les juifs mais tout cela reste tout de même fortement comique.

« Simon Konianski » est encore une excellente surprise qui nous vient du plat pays. Malgré quelques baisse de rythme à certains moments « Simon Konianski » est une très bonne comédie à recommander à tout les réfractaires du genre.


7/10

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