Mais que s'est il passé depuis la fin des années 1990? A cette époque quand on allait voir un teen movie ce qu'on voyait c'était de l'adolescence à l'état pur baignée dans un cocktail d'hormones où ces débiles de pré-pubère n'avait qu'un idée en tête, se faire dépuceler avant leur bal de promo en s'entrainant d'abord dans une tarte aux pommes. On peut dire qu'aujourd'hui de l'eau a coulé sous les ponts. Est ce que les ados se sont enfin achetés un cerveaux ou est ce que les scénaristes ont enfin compris que l'adolescence n'était pas juste une période de débilité passagère? Peut être que les deux réponses sont vrais mais on penchera plutôt pour la deuxième solution. Depuis l'excellent Juno on voit autre chose que des pom-pom girls ignare à l'écran et c'est tant mieux. Et oui les ados aussi se pose des questions existentielles, eux aussi font face à des événements douloureux et ont de réel problème dans la vie alors trêve de plaisanteries faisons enfin des teen-movies à l'images des ados d'aujourd'hui et pas à celle fantasmé par les parents sur leurs pauvres bambins dépravés.
Tout ça pour dire que "Une nuit à New-York" ("Nick and Norah's Infinite Playlist " en anglais c'est tellement plus beau) fait partie de ce renouvellement du teen-movie à côté d'autres films comme Juno et Supergrave. La recette est un peu toujours la même: la même bande d'acteur est présente dans les films que ce soit de façon flagrante ou par de simple caméo, une bande son essentiellement fait de rock indé, et ici la bande son est extrêmement importante, et une formatage de l'image toujours pareil, le vice est poussé jusqu'à copier le générique de début de Juno. Ceci dit malgré toutes ces ressemblances "Une nuit à New-York" arrive tout de même à se détacher de ses prédécesseurs et à développer sa propre identité.
Le film démarre sur Nick, joué par Micheal Cerra fidèle à lui même, déprimé par sa rupture amoureuse. Sa bande d'amis gays arrive pour le sortir de chez lui et suivre la trace d'un concert secret sur New-York. Au court de leur périple Nick rencontre Norah son "âme sœur musicale", joué par la jeune et sublime Kat Dennings. S'en suit une longue nuit de déambulation à travers New-York à la recherche du fameux concert. Sur ce scénario assez basique Peter Sollett réalise une comédie romantique fraiche et sympathique dans laquelle tout les ados auront peu de mal à s'y retrouver. En effet, en voyant les péripéties de nos protagonistes on ne peut que se rappeler de scènes que nous avons tous vécus: l'errance dans la ville tout une nuit, les plans foireux qui s'enchainent, les amis saoul à surveiller, les nouvelles rencontres qui peuvent nous changer complètement. Bien sur dans tout les films du genres certaines pulsions pipi-caca-vomi refoulées refont surface et "Une nuit à New-York" n'échappe pas à la règle mais cela n'affaiblit pas le film. Seules quelques scènes moins pertinentes en résultent mais elles restent tout de même plaisantes.
"Une nuit à New-York" s'inscrit donc pleinement dans ce renouvellement des teen-movies qui se fait de façon intelligente et s'intéresse à de vrais questions. Le film est sincère, touchant et nous fait vivre un vrai moment de cinéma ou les plus jeunes rigoleront en voyant leur propre reflet à l'écran et les moins jeunes regarderont cela avec nostalgie en ne souhaitant qu'un chose: pouvoir revivre ce genre de situation.
7,5/10
Critique également disponible sur
le quotidien du cinéma
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