dimanche 31 janvier 2010

"In The Air" de Jason Reitman


Auréolé par le succès surprise mais non moins mérité de « Juno » Jason Reitman est devenue la coqueluche du cinéma indépendant aux Etats-Unis. Après ce voyage dans le teen-movie le réalisateur revient avec « In The Air » à un sujet plus proche de son premier film, « Thank you smoking », qui l'avait révélait en 2005 et dans lequel il s'attaquait aux lobbies à travers un très bon film et une critique acerbe du pouvoir de la communication. Dans « In The Air » c'est encore les grandes entreprises qui vont en prendre pour leurs grades avec un scénario construit autour de Ryan Bingham spécialiste dans le licenciement qui parcourt le pays pour virer les employés des entreprises qui ont fait appels à ses services.


Un spitch de base qui s'annonce plus que prometteur et encourageant lorsque l'on sait ce que Jason Reitman avait déjà put créer sur ce type de scénario. Comme dans tout ses films le générique d'introduction est totalement génial et permet l'immersion assez rapide dans l'histoire grâce ici à tout ces plans aériens annonçant bien cette idée de voyage. Ryan Bingham, joué par George Clooney encore une fois irréprochable, est tout aussi rapidement mis en place. Solitaire aimant être constamment sur les routes afin d'avoir le moins d'attache possible et dont le but est d'atteindre un maximum de points fidélités grâce à ses déplacements. Un homme donc qui est à première vu assez insensible et qui semble parfait pour son job. Alors que les années d'expériences dans son domaine semblent le suivre une nouvelle employé de sa boite fraichement sortie d'école de commerce tente de tout révolutionner grâce à des licenciement par vidéo-conférences qui permettrait de diminuer les frais de transports. Opposé à cette nouvelle décision Bingham décide d'emmener la jeune première en voyage pour lui montrer ce à quoi ressemble vraiment son métier.


Avec ce duo de personnage Reitman arrive bien à mettre en opposition deux visions de la vie. D'un côté Ryan Bingham qui fait presque figure de vieil ermite pour qui son métier est un art avec des manières de faire et encore garant d'un ancien monde qui se voulait plein de valeurs morales et de respect sans pour autant hésiter à jeter les gens à la rue. D'un autre côté la jeune Nathalie Keener, symptôme d'un monde décomplexé où tout est rationalisé afin d'être le plus efficaces possible sans pour autant prendre en compte d'éventuels dommages collatéraux. Aucune de ces deux positions n'est défendu par le réalisateur et elles sont même fortement critiqués. On a le choix entre un système qui vous vire mais avec le sourire et un qui vous vire de façon honnête et sûrement plus brutale. Cependant le propos émis par le cinéaste sur notre époque, car « In The Air » est bien un film de la crise, s'arrête là et s'en retrouve très limité. Le film prend souvent la facilité de ne faire qu'enchainer les séquences de licenciement et on se retrouve dans la situations où ne peut même plus s'attacher au licencié dans le sens où l'on ne connait rien d'eux. Il est presque même facile d'adopter le point de vue, plus que controversé, des protagonistes principaux tellement les employés qu'ils ont à virer semble sans histoire et donc insignifiant. En présentant également le personnage de Ryan Bingham comme quelqu'un ronger par sa propre solitude Jason Reitman choisit même presque la solution la plus conventionnelle et en devient presque mielleux. En gros comme il licencie des gens c'est un méchant monsieur donc il est obligé de passer sa vie dans la solitude. Même malgré l'interprétation sans faute de Clonney le personnage peine à avoir de la profondeur et ce n'est pas avec la trame parallèle qui apparaît dans le film concernant le mariage de sa sœur que cela change.


Une fois la première partie du film finis l'idée d'un film sociale ou, pour utiliser un gros mot, contestataire est totalement abandonné pour que « In The Air » prenne la forme d'une comédie romantique. Cette seconde partie du film, loin d'être ennuyante, résume à elle seule à quelle point le film passe à côté de son sujet. Celui-ci devient alors l'archétype de la comédie romantique qui va émouvoir toutes les groupies de Clooney qui ne seront absolument pas choqué par l'absence de fond dans tout le film. Même dans cette exercice rien de bien transcendant n'en ressort. On a le droit au drame romantique de base servis par une belle gueule et qui doit bien faire attention de ne pas trop développer un discours hors-normes sous risque de voir une bonne partie du public disparaître.


Finalement « In The Air » n'est absolument pas le film sur la crise que l'on attendait. Ce n'est même pas un grand film comme il a été annoncé. Il est même assez difficile de comprendre la pluie de nominations aux Oscars et Golden Globe dont bénéficie il bénéficie. Jason Reitman reste bien sûr dans son registre du cinéma américain indépendant qui ne manquera pas de convaincre tout les fans de « Litttle miss sunshine » et compagnie. Même si l'expérience est loin d'être insurmontable on ne peut ressortir de « In the Air » qu'avec une petite pointe de déception car pour le coup le réalisateur n'avait pas grand chose à raconter.



6/10

1 commentaire:

  1. Je ne crois pas que Reitman ait voulu faire du Juno avec In The Air. Le sujet est d'actualité, pompeusement soupoudré par un humour farouche et un bon trio d'acteur. Pour ma part, c'était un bon moment.

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