jeudi 3 décembre 2009

"La Route" de John Hillcoat


Crise économique, crise écologique, de nouvelles maladies qui apparaissent ou réapparaissent etc... Chacun à son propre discours pour expliquer son incertitude face à l'avenir mais ce qui est sûr c'est que l'Homme des années 2000 est un Homme inquiet et le cinéma n'y échappe pas, même si certains s'efforcent toujours à établir une frontière imperméable entre fiction et réalité. Si vous n'avez pas remarquez l'avalanche des films sur des thèmes de fin du monde ou post-apocalyptique c'est que vous viviez dans un abri anti-nucléaire ces dix dernières années.


Souvent propice aux films à spectacle et à gros budget les cinéma post-apocalyptique a toujours été présent de manière plus ou moins fréquente dans l'histoire du cinéma avec des périodes plus intenses de production en fonction de la conjoncture.


Adapté du roman du même nom et du dernier en date de Cormac McCarthy (« No country for old men ») « La Route » est donc à ranger dans cette catégorie de film mais il serait très réducteur de le mettre à côté de « 2012 », « Je suis une légende » ou d'autre blockbusters. John Hillcoat réalise un film bien différent de ceux précédemment cité. « La Route » est en fait un film intimiste bien loin des clichés du genre. Aucun espoir ne se dégage du film dans le sens où l'on voit bien la situation des protagonistes. Plus aucune récolte, plus aucun gibier et certains en sont réduit au cannibalisme pour survivre. Le but du film n'est absolument pas de chercher à montrer comment les personnages vont savoir reconstruire le monde, car il n'y a plus rien à construire, mais bel et bien de s'interroger sur la façon dont les gens réagissent quand ils savent que tout espoir est perdu.


Le duo père/fils interprété par Viggo Mortensen et Kodi Smit-McPhee (révélation du film) marche à merveille et permet de poser les questions juste, celle de l'héritage des valeurs entre générations, les inquiétudes des parents face à leurs enfants et ce que ces derniers deviendront quand les parents ne seront plus là. Il est quand même asse dommage que John Hillcoat ai choisit d'évoquer la vie antérieur des personnages par de trop rare flash-back, en plus très mal amenés au cours du film, qui font passer à côté de l'un des éléments essentiel dans la construction du personnage du fils, le rapport avec sa mère. Charlize Theron dans le rôle de la mère est donc relégué à un statut totalement secondaire et sa présence au casting semble même être un simple prétexte pour avoir une star en plus à l'affiche.


La totalité du film se fait dans une sobriété assez efficace peut être trop poussé à certains moment car il faut le dire, dans « La Route » il ne se passe rien. Aucun réel rebondissement mais juste un père et son fils qui errent et le film évolue au rythme de leurs quelques rencontres. Le réalisateur arrive pourtant à nous scotcher tout le temps du film au fond du siège mais un peu moins de retenue n'aurait pas été du luxe. De plus cette sobriété apparente se voit légèrement gâché par une musique un peu trop larmoyante qui semble en décalage par rapport à l'intention du film.


Après la réussite des frères Cohen pour « No country for old men » il semblait difficile d'oser adapter à nouveaux Corman McCarthy aussi vite mais John Hillcoat ne s'en sort pas trop mal. « La route » ressort comme un film assez prenant et innovant dans un genre qui donne un peu l'impression de toujours voir la même chose. Loin des images d'un « Mad Max », « La Route » ressemble presque à un film social lorsqu'on voit tout ces vagabonds errer. Ce constat d'ensemble plutôt positif est tout de même à modérer dans le sens où le film, bien que bon, n'a pas vraiment d'identité propre dut justement à cette trop grande retenue dans sa réalisation . John Hillcoat montre bien qu'il est doué mais pas plus que la majorité des autres réalisateur indépendant américains.



7/10

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