jeudi 29 octobre 2009

"A l'origine" de Xavier Giannoli

Présenté à Cannes en mai dernier dans une version plus longue de 20 minutes « A l'origine » fait partie de ces films dont on dit que des histoires comme ça ne se passe qu'au cinéma alors qu'elles sont en fait inspirées de faits divers réels. Un petit escroc du Nord va trouver l'occasion d'une de ces plus belles affaires dans un ville ravagée par l'arrêt des travaux d'autoroutes qui auraient offert un moteur économique pour les habitants. En se faisant passer pour l'un des responsables de l'entreprise responsable des travaux celui ci va monter sa plus belle arnaque mais il sera dépassé par les événements lorsqu'il remarquera que les habitants de la ville sont rentrés dans son jeux et se chargeront presque eu même de relancer le chantier.

La mise en situation du film permet à elle seule d'annoncer la couleur du long-métrage. Un film social à la française, de préférence dans le Nord où on sait bien que tout les habitants sont chômeurs, ne boivent que de la bière et vendent de la drogue ou escroquent les autres quand ils arrivent à se faire de l'argent.

Xavier Giannoli développe tout de même un propos intéressant dans son film et montre comment la communauté arrive, en s'unifiant, à contredire l'ordre économique établit. Le personnage de l'escroc, joué par François Cluzet, sert de catalyseur aux forces des habitants de la ville vivant encore le drame sociale qu'a entrainé l'arrêt des travaux. C'est lui qui, sans le vouloir, va refaire prendre confiance aux habitants et se verra un peu obligé d'assumer son rôle de messie. Le film inspirée d'une histoire vraie constitue une vrai provocation aux grandes entreprises où on leur fait comprendre qu'avec ou sans elles les choses se feront quand même et on s'en porterait presque mieux. C'est aussi le destin d'un homme qui refuse les règles et qui pour cela va réinventé un nouveau système en ressituant des valeurs la plupart du temps contestées comme le travail, la famille etc...

Xavier Giannoli montre une réalisation assez intéressante toujours proche des personnages permettant un attachement rapide mais également un sens des jeux de lumières qui fait un très bon effet sur l'écran, les scènes de chantier de nuit sont des plus intéressante et on aurait presque l'impression d'être dans un environnement surnaturel au milieu de nulle part. On sent quand même à certain moment un surplus de mise en scène faisant penser à des spots TV pour des entreprises de BTP ou EDF. Le film est également porté par des acteurs tous aussi bon l'un que l'autre. François Cluzet brille de sobriété, Emmanuelle Devos rentre parfaitement dans son rôle de maire de petit village et l'actrice Soko est sûrement la plus attachante du film en oscillant entre fragilité et assurance. On se permet juste de rigoler au début du film lorsque l'on voit Gérard Depardieu en escroc arborant un espèce de t-shirt rasta.

En résumé « A l'origine » bénéficie d'une bonne histoire, d'un bon scénario, d'une bonne mise en scène, de bons acteurs et une très bonne musique signée par le grand Cliff Martinez. Toutefois, parce que il y a toujours un mais, le film est particulièrement chiant. Ce n'est pas 20 minutes qu'il aurait fallut supprimer du montage initiale mais 40, voir 50 minutes. La première demi-heure du film permet une très bonne mise en place mais on se retrouve très rapidement à régulièrement inspecter sa montre. Il semblerait que Xavier Giannoli voulait décrire de façon la plus complète ce fait divers mais certains éléments de l'histoire n'ont aucune intérêt pour le film et viennent même le desservir. La romance entre les personnages de Cluzet et Devos est totalement inutile et même si l'action du film se passe sur un chantier d'autoroute ce n'était peut être pas nécessaire d'expliquer toute les étapes de ce genre de conception. « A l'origine » se perd donc dans de nombreuses scènes superflus qui hélas viennent gâcher ce qui aurait put être un grand film. De plus, on a encore une fois l'impression que le cinéma français prend un malin plaisir à faire une nouvelle fois passer le Nord comme une région sinistré où la majorité de la population ne touche que le RMI. Si Giannoli était supporter du PSG il aurait sûrement fait une banderole '' Rmiste, dealers, cas sociaux: bienvenue chez les ch'tis ».

« A l'origine » est l'un de ces films qu'on regrette de ne pas pouvoir aimer car il est fait de qualité qu'on ne peut pas nier mais son réalisateur veut trop rentrer dans les cases du cinéma d'auteur et tout le monde n'a pas la carrure pour cela.

3/10




Sortie le 11 novembre.

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