jeudi 30 juillet 2009

"I love you man" de John Hamburg


Et voilà encore une comédie américaine passée à la trappe sans que presque personne ne s'en rende compte. « I love you man » est à classer dans le renouveau de la comédie américaine qui a eu lieu depuis le début des années 2000 avec toute l'écurie de Judd Apatow qui, outre-Atlantique, fait un carton mais qui, sur le vieux continent, en dehors d'un noyau de fans, ne rencontre qu'un succès modeste.

Avec le succès de « Very Bad Trip » on aurait pu croire qu'enfin la nouvelle comédie américaine allait séduire les distributeurs qui mettront les mains dans le cambouis pour dénicher tout ces films presque inédits en France pour les diffuser enfin à grande échelle. Il n'en est rien, « I love you man » est un autre exemple du fossé humoristique (ou devrais-je dire du canyon ?) qui se creuse entre nous et le pays de l'oncle Sam. Alors que le film à tout pour séduire un public assez large, de la minette fan de comédie romantique au geek avide de références, en passant par le simple fan de comédie tout court, l'arrivée d' « I love you man » se fait par la petite porte avec à peine 28 salles au compteur et une promotion qui nous trompe encore totalement sur la marchandise (mais ceci devient une habitude chez les distributeurs français). Malgré tout ça « I love you man » est l'exemple de film qui montre que toute cette nouvelle comédie américaine dont tout le monde parle n'était pas l'histoire de trois films réalisés ou produits par Judd Apatow, qui n'a rien a voir dans « I love you man », mais dont on sent l'influence, mais bien un mouvement profond qui s'installe sur la durée.

Pourtant « I love you man » n'a rien de très révolutionnaire. Sa narration est des plus classiques : situation initiale : un couple veut se marier mais le fiancé un peu coincé n'ayant pas d'ami doit trouver un témoin, élément perturbateur : il rencontre un nouvel ami assez décalé avec qui il va s'épanouir, péripéties : la nouvelle amitié va prendre le dessus sur la relation amoureuse et des doutes apparaissent pour le mariage, situation finale : il se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.

Si ce n'est pas par son originalité de scénario que « I love you man » séduit, c'est par son écriture qu'il le fait. Le réalisateur, et en même temps scénariste, John Hamburg, déjà à l'origine des scénarii de « Mon beau père et moi » et de « Zoolander », construit un film qui vogue toujours entre les codes de la comédie romantique et les références à la pop-culture tout au long du film. Les personnages sont tous un peu stéréotypé, le fiancé modèle un peu coincé, le pote étrange encore grand gamin, le gros américain un peu beauff accroc aux soirées pokers, mais tout ceci au service de l'histoire qui arrive à installer de vraies relations entre les personnages. Les scènes entre Pete, le fiancé, et Sydney, le nouvel ami, sont à la fois hilarantes, mais aussi émouvantes lorsqu'enfin, en ravalant leur surplus de virilité, ils arrivent à exprimer leurs sentiments l'un envers l'autre.

« I love you man » est également une petite perle au niveau du casting. La tête d'affiche est tenue par Paul Rudd, qu'on avait déjà pu apprécier dans « 40 ans toujours puceau » ou « Sans Sarah rien ne va ». La meilleure prestation revient sans aucun doute à Jason Segel, Marshal de « How I Met Your Mother », qui s'affirme de plus en plus comme le nouvel acteur comique de référence (avec Seth Rogen quand même). Mais c'est surtout dans les secondes rôles qu'on trouve les meilleurs surprise. On retrouve J.K Simmons, le papa de Juno, et surtout Andy Samberg qui, aux Etats-Unis, est la nouvelle coqueluche du « Saturday Night Live », et dont la moindre apparition dans n'importe quel format est un grand moment de rire. On attend juste le film où celui tiendra enfin le premier rôle et ne se contentera plus de passer uniquement 15 minutes à l'écran sur toute la durée du film.

« I love you man » montre que les élèves d'Apatow (on est toujours obligé de revenir à lui) se sont affranchis du maître pour faire eux même leurs propres films. « I love you Man » est donc une très bonne comédie qui, sans atteindre le délire complet, livre de vraies scènes cultes. On atteint pas le niveau des meilleures productions du genre mais « I love you Man » n'en demeure pas moins un très bon divertissement.


7/10

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