mercredi 29 avril 2009

"Un été italien" de Michael Winterbottom


Avec "Un été italien" Michaell Winterbottom réalise un film dans un registre bien différent de ce à quoi il nous a habituer. Bien plus intime que ses autres œuvres "Un été italien" raconte comment un jeune veuf vie le deuil de sa femme en partant à Gênes avec ses deux filles. La plus jeune encore hantée par le fantôme de sa mère et la plus âgé à la découverte de sa sexualité.
Bien que ce type de scénario soit tous sauf original Winterbottom arrive à en faire un film à part qui développe sa propre identité et ne tombe à aucune moment dans le piège du bon sentiment et du pathos qui cherche à faire pleurer les chaumières. L'ingéniosité du métrage s'explique avant tout par la méthode du réalisateur qui ,en réduisant les équipes au maximum, en utilisant la caméra à l'épaule et en laissant à ses acteurs une certaine liberté, donne un aspect documentaire au film. La spontanéité de cette œuvre peut parfois nous donner l'impression d'un film de vacances de famille, certes quand même très bien foutu, qui nous fait voyages par la même occasion. La ville de Gênes est un personnage à part entière avec son dédale de rues dans lequel devront évoluer les protagonistes comme dans un labyrinthe à la recherche de la sortie et de la consolation de leur perte. L'aspect documentaire permet également une proximité entre le spectateur et les personnages permettant ainsi un vrai partage des émotions entre les deux partis faisant d' "Un été italien" une œuvre particulièrement émouvante.
Une surprise se trouve également dans le casting avec la présence de Willa Holland dans le rôle de la grande sœur alors qu'on n'avait connut cette actrice que pour ses rôles dans des soap TV tels que "Newport Beach" ou "Gossip Girl". Sa présence dans le film est plutôt une bonne surprise car elle livre une prestation étonnante et bien loin de ses rôles de gamines sans profondeur qu'elle a put avoir à la télé et la maturité de sa performance devrait nous inciter à suivre sa carrière de prés.
Le seul reproche que l'on peut faire à "Un été italien" est son manque de rythme qui par moment risque un peu d'endormir le spectateur et également son dénouement qui semble un peu bâclé et loin d'être à la hauteur du reste du propos du film.
En tout cas avec "Un été italien" Michael Winterbottom confirme son talent et l'efficacité de sa méthode et montre également qu'il est capable de s'attaquer à des sujets bien plus divers que ceux auquels on peut le réduire comme la musique et la politique.

7/10

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